4e Edition Biennale du film d’action sociale – 2011
Les films – 2 programmes en parallèle
Dates
Du 8 au 10 février 2011
Invité d’honneur
- Jacques Ladsous, éducateur, secrétaire général du Musée social
Organisateurs
- l’IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne
- l’ETSUP
Public
- usagers, professionnels et étudiant du secteur social et médico-social
- tout spectateur
Le public s’inscrit pour les 3 jours ou par journée. Les groupes sont accueillis avec plaisir : usagers d’institution, étudiants de lycées, centres de formation du secteur social ou médical…
Lieux
- Université Paris Descartes – Montrouge
- ETSUP – Paris 14e
- l’IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne
Contact
Marie Christine Girod, responsable de la biennale du film d’action sociale
01 40 92 34 93
Palmarès
1er prix – Manu, une histoire de M.E.C.de Vincent DEVEUX – 2010 – Documentaire – 54’- Belgique.
Manu et Erol, les terreurs du foot-fauteuil belge se sont fait une promesse : mener leur équipe, les M.E.C., en 1re division française. Malheureusement, Erol est parti avant d’y parvenir. Le film suit Manu dans son défi, capte l’intimité de ces sportifs lourdement handicapés mais avant tout des compétiteurs à part entière. Il dresse un portrait nuancé de Manu, par vraiment un héros mais bien un capitaine, décidé à lutter contre vents, marées et sa myopathie pour mener son navire à bon port.
2e prix – L’épreuve des mots de Nicolas FAVREAU – 2008 – Documentaire – 27’ – France.
Un film qui propose une mise en lumière de personnes ayant une déficience intellectuelle. On parcourt avec ces hommes et ces femmes, qui se sont portés volontaires, les grands sujets de notre société : amour, travail, argent, politique…
3e prix – Les choix de Valentin de Marine PLACE – 2009 – Documentaire – 60’ – France. Calais, 2007.
Valentin passe son bac et partage son temps entre le lycée, l’hôpital où est soignée sa mère et l’engagement auprès de jeunes réfugiés. Ils viennent d’Afghanistan, d’Irak, d’Iran, d’Afrique… tous portés par l’espoir de rejoindre l’Angleterre. C’est l’âge des choix. Valentin avance les yeux ouverts dans un monde vaste et complexe où la question du sens de la vie se présente à chacun de ses pas.
Les films
Sous la forme d’une enquête dans la littérature et auprès des fumeurs, Agathe Bluysen dresse le portrait d’une fumeuse obsessionnelle qui prend la décision d’arrêter, mettant à jour le processus de maturation d’une décision et la sublimation qui en découle.
Cocotte 17 minutes, réalisé au Fresnoy (Studio National des Arts Contemporains), est le produit du travail d’un atelier vidéo. Les participants, pour certains d’anciens pensionnaires de la clinique psychiatrique de la Chesnaie (Chailles, Loir-et-Cher), en ont eux-mêmes élaboré le scénario et en sont les acteurs interprètes. Il s’agit d’une fiction farfelue qui se déroule sur trois écrans à travers lesquels les personnages circulent.
Bretagne Ateliers est une entreprise en mécanique, sous-traitante dans l’industrie automobile. Depuis sa création, l’entreprise a connu une croissance continue et n’a jamais licencié, malgré la crise économique entraînant des délocalisations. Pourtant, parmi ses 700 salariés, 80 % sont des travailleurs handicapés…
En suivant Fosia et Aden, depuis leur quotidien dans le camp de réfugiés de Kakuma (Kenya) jusqu’à leur installation et leur intégration dans leur nouveau lieu de vie (Etats-Unis), c’est le portrait d’un exil qui est dressé ; un exil qui questionne les valeurs dominantes de notre civilisation occidentale. Leur parcours illustre de manière exemplaire ce que vivent des millions d’autres réfugiés qui, sous la pression des contraintes politiques ou économiques, sacrifient leur culture, leur manière de vivre, pour une hypothétique vie meilleure.
Au Gaffi – Groupe d’animation et de formation pour femmes immigrées – le rouge, le vert et le jaune vif des murs reflètent la vie et la diversité du lieu… Des femmes évoluent dans les couloirs et relèvent le défi de suivre des cours. Parmi elles : Zara, Ola, Nadia, Myriam, Zakia, Siham, Hakima… D’âges, d’horizons, de vécus divers, elles nous permettent, par bribes, de saisir l’urgence et l’importance de leur formation. Sa pertinence aussi. Pour les y aider les formatrices y sont exigeantes et les cours jamais en demi-teinte. Et si le rouge est violent ; l’itinéraire de bon nombre de ces femmes aussi.
Trois histoires de vies : des femmes et des hommes parlent de moments qui ont finalement changé leur vie : dons d’organes ou greffes. Il n’est pas toujours facile de donner, qu’en est-il de recevoir ? Dimension symbolique ; éclairage philosophique ou sociologique ; questionnement moral et éthique à propos des prélèvements des éléments du corps humain, des dons et des transplantations… ; témoignages vécus, sont les ingrédients de ce film conçu pour ouvrir un débat.
Au Nicaragua, un bidonville s’est métamorphosé en véritable quartier grâce à la mobilisation de ses habitants et à la solidarité internationale. Son nom ? Solidaridad ! Habitants et acteurs locaux témoignent de ces cinq années de lutte qui ont changé leur vie.
Comment devient-on citoyen dans un pays d’accueil ? Comment concilier deux discours différents, le discours parental et celui enseigné à l’école ? Comment choisir entre la croyance et la raison ? Comment vivre ensemble et accepter que filles et garçons aient les mêmes droits ? Comment apprendre à aimer une Serbe, si on est Albanais, une Juive si on est musulman, une athée si on est croyant ? L’école est un lieu de rencontre et d’ouverture vers l’autre. Elle est pour des adolescents de cultures différentes un lieu de parole et d’écoute, parfois même un lieu de droit contre toutes formes de violences…
L’adolescent difficile est d’abord celui qui nous met en échec. L’adolescent difficile est un adolescent difficile à aider.
Un temps d’errance au sein de l’historique « Maison de Nanterre », rebaptisée il y a peu le CASH (Centre d’accueil et de soins hospitaliers). On y voit des travailleurs sociaux, des vrais centenaires, des pigeons, quelques fleurs, des médecins, des chats et les grands brûlés du corps social, les sans rien, ceux de l’ombre, les inutiles, échoués à Nanterre, une île.
EBULLITION. Durant une année, des étudiants en sciences politiques sont venus chaque semaine à la prison travailler avec le groupe de l’atelier « En Quête d’autres Regards ». Ensemble ils ont regardé des images et éprouvé l’acte de filmer. Ebullition est un moment particulier de cette rencontre. Khalid, prisonnier, élabore la mise en scène de son court-métrage. Antoine, étudiant, visionne les rushes de Khalid, une discussion s’installe entre eux sur le sens du temps de la peine. SIRINE est le court-métrage réalisé par Khalid.
Un temps d’errance au sein de l’historique Maison de Nanterre, rebaptisée il y a peu le CASH (Centre d’accueil et de soins hospitaliers). On y voit des travailleurs sociaux, des vrais centenaires, des pigeons, quelques fleurs, des médecins, des chats et les grands brûlés du corps social, les sans rien, ceux de l’ombre, les inutiles, échoués à Nanterre, une île.
A l’occasion de la promulgation toute récente de la nouvelle loi pénitentiaire, le film propose un tour d’horizon des politiques pénale et carcérale de ces trente dernières années pour tenter de comprendre la situation actuelle des prisons françaises, en « faillite ». Pour ce faire, il donne la parole aux bâtisseurs et aux pourfendeurs d’une législation qui est loin de faire l’unanimité. Il dévoile aussi une autre dimension peu connue du système, inquiétante pour l’avenir : comme c’est déjà le cas aux États-Unis, le détenu français incarne une nouvelle source de profits extrêmement rentables pour quelques grosses entreprises privées…
Solstices a soigné et éduqué, au long court, des enfants souffrants d’autismes, de psychose, de troubles du caractère et du comportement. Ce laboratoire pour l’autisme, cette utopie réaliste a duré 30 ans. Autogéré en interne, cogéré avec les tutelles, le service, éclaté en 12 lieux, accueillait 36 enfants. Pas de soin sans parole libre, pas de parole libre sans démocratie.R. Gentis, dans le livre de C. Allione consacré à Solstices.
Tourné essentiellement à la Maison des parents de Bobigny, ce film documentaire montre des femmes et des hommes qui se battent pour donner toutes leurs chances à leurs enfants. La richesse et l’authenticité des échanges lors des groupes de parole, nous mènent bien au-delà de la parentalité. Dans ce film, les relations hommes-femmes, la sexualité des enfants, les rapports avec la police, les violences conjugales, la délinquance, les problèmes de scolarité, la tolérance et le respect, les enfants venus d’ailleurs ou les mariages mixtes sont autant de thèmes qui nous questionnent. Au moment-même où l’on parle à nouveau de sanctionner les parents défaillants, ce film porte résolument un regard nouveau sur les quartiers populaires de notre pays.
Après la Révolution Française, l’Etat a commencé à s’inquiéter de l’enfance en difficulté, en prenant le relais de la famille. Des bagnes pour enfants du 19e aux centres éducatifs fermés d’aujourd’hui, la question de la prise en charge des mineurs en danger et mineurs délinquants a toujours été au cœur du débat social, politique et judiciaire… Par une double approche historique et contemporaine, ce film retrace l’histoire de la protection de l’enfance en France et explore en filigrane l’évolution du statut de l’enfant en écho avec celui de la famille.
C’est la fin de la trêve hivernale. L’expulsion guette les habitants d’un ancien orphelinat laissé à l’abandon par les pouvoirs publics, au 48 de la rue Lionnaise, à Angers. Réquisitionnée, cette demeure abrite 43 demandeurs d’asile originaires de la Corne de l’Afrique, 14 Roms de Roumanie et 17 jeunes sans-logis. Face à l’absence de proposition de relogement, tant de la part de la Mairie que de la Préfecture, les habitants du 48 s’organisent pour faire entendre publiquement leurs revendications. L’expulsion a lieu, le 23 avril 2009. C’est le début d’un long chemin vers le relogement pour tous les habitants du 48. C’est également l’affirmation d’un mouvement de réquisition et de résistance qui n’en est qu’à ses débuts, compte-tenu de l’affluence récente de nouveaux demandeurs d’asile.
Dans un village de Dordogne, Alain et Richard accueillent dans leur maison trois personnes âgées. Une alternative séduisante aux maisons de retraite traditionnelles. Avec des gestes proches de ceux d’un père, Alain et Richard accompagnent des mois, des années durant, les pensionnaires dans leur fin de vie. Ils forment une famille.
Tout le monde l’ignore, mais aujourd’hui les deux hommes ont décidé de vendre leur maison pour s’installer aux Antilles…
A partir des parcours de Maurice et Marianne, Boris Cyrulnic repère, questionne et commente les éléments qui aident à se reconstruire, après un drame majeur : le tricotage de la résilience. Un film en résonance avec Stanislaw Tomkiewicz
L’Edition 2011
Stanislaw Tomkiewicz, un regard, une conscience
Fin des années 90, j’ai un bureau à l’IRTS de Montrouge qui est un peu à l’écart, je cohabite avec quelques Services et unités de recherche de l’Inserm. Je discute régulièrement avec un voisin… de rien, de tout… il est alors âgé, provocateur comme un ado, disponible, détestant la médiocrité, drôle… Ah bon ? Tom est pédopsychiatre !
N’ayant jamais recherché la célébrité, Stanislaw Tomkiewicz reste aujourd’hui peu connu. Et pourtant… juste pour situer, quelques titres parmi une foultitude de publications : Korczak et la démocratie ; Aimer mal-châtier bien ; Comment faire de votre enfant un délinquant ; Est-ce ma faute, docteur ? entretien sur le handicap et la dépression ; La résilience aujourd’hui-Mieux traiter familles et professionnels ; Souvenirs d’adolescence. Varsovie septembre 1939 – octobre 1940…
Pour le film de clôture, il était donc logique de proposer à Daniel Kupferstein de présenter, en exclusivité pour la Biennale On l’appelait Tom, une sélection d’interviews inédites qu’il a effectuées avec celles et ceux qui l’ont accompagné. L’histoire commence au ghetto de Varsovie…
La Biennale, c’est aussi, 15 superbes films documentaires en compétition, en lien avec les questions de notre société : le monde du travail, l’éthique, l’engagement individuel ou collectif, la solidarité, la place de l’économie et du politique… Le cinéma est ici soucieux d’une restitution compréhensible, subtilement perceptible, du quotidien de jeunes, de personnes en situation de handicap, d’oubliés du logement, de demandeurs d’asile… souvent accompagnés par des professionnels. Cette forme de restitution c’est d’abord celle qui procure du plaisir. J’ai beau avoir vu plus de 400 films depuis 2005 et pourtant… il y a toujours cette jubilation, je suis embarquée avec Valentin, Manu, Fosia et les autres… Et puis, plus tard, il y a le plaisir de l’analyse, de la compréhension des représentations, des résonances avec le monde (le mien, celui de l’Autre), bref, le bonheur du regard distancié.
Marie Christine Girod, responsable de la Biennale.
Le jury
- Président : René Bonnell – Ancien Président de la Fémis, ancien directeur du Cinéma de Canal Plus et ancien directeur à France Télévisions
- Geneviève Crespo – Conseil d’administration de l’IRTS
- Daniel Frisoni – Directeur du festival du film d’action sociale, IRTS de Lorraine
- Chantal Goyau, Directrice de l’ETSUP
- Isabelle Terrana Foulonneau, étudiante à l’IRTS
Les plus autour de la Biennale
- l’atelier photo par les étudiants de l’IRTS – Chahinez Belmahi, Frederic Beron, Laetitia Ethevenot, Chloé Farçat, Anne-Laure Gourjon, Magalie Marchand, Marie-Claude Moss, Céline Perrier, Emmanuelle Quemard, Amandine Rochepeau, Annabelle Szymczac, Sarah Torres – encadrés par Jean-Luc Paillé, photographe
- une bibliographie de Stanislaw Tomkiewicz proposée par Michelle Anker
- projet des étudiants – Maroc. Dans une ambiance marocaine, thé à la menthe et pâtisseries orientales, Loïc Barbier, Elodie Blais, Camille Bronner, Elsa Brunet, Lucie Clavaud, Johann Le Corre, Benjamin Di Mercurio, Myriam Grut, Mickael Harzau, Richard Lejas, Cédric Masip, Aurélien Mouraret-Bonin, Hugo Pougeade, Charlotte Verde, et Marion Zermati vous parleront de leur projet et des structures sociales qui les ont accueillis au Maroc. Projection du film Casablanca, les enfants du bitume d’Elisabeth Drévillon. Casa la blanche, Casa l’active, Casa la capitale économique du Maroc’ Une ville face à l’océan Atlantique avec ses commerces, ses entreprises, ses industries. Ici vivent ‘ ou plutôt survivent ‘ Abdel Kader, Adam, Khalil, Aymane, Fayza, Aziz, Salima, Achraf, enfants et adolescents âgés de 8 à 17 ans. Vendus comme personnel de maison par leurs parents, maltraités, battus, abandonnés, ils errent depuis des jours, des mois ou des années dans les rues de la ville. Depuis 1995, l’association Bayti se bat pour les réinsérer, offrant aux volontaires le gîte et le couvert, la possibilité d’aller à l’école ou de suivre des stages professionnels.
La Biennale en images
Mardi 8 février 2011
Mercredi 9 février 2011
Jeudi 10 février 2011
Remise des prix, cérémonie de clôture
Avec le soutien de







