Les étudiantes AES ouvrent des fenêtres à l’imaginaire
Mercredi 22 novembre 2017, à 9h45, Ferroudja Aguini Tache et Justine Sylvestre sont déjà arrivées devant la grille fermée de la Maison des métallos, à Paris dans le 11e. C’est l’heure où les trottoirs sont nettoyés par de bruyantes machines, le temps est un peu maussade… Ferroudja engage facilement la conversation, son plaisir de vivre cette expérience est largement communicatif…
Le 1er jour on s’attendait à découvrir de nouvelles choses, enfin différentes de ce qu’on voit à l’IRTS. On a vu l’historique d’un nouveau bâtiment. L’intervenant n’a rien à voir avec notre formation, c’est un acteur danseur. On se demandait mais qu’est-ce qu’il va apporter ? A nous, en tant que personne et en tant que professionnelle ou future professionnelle. C’était une petite énigme pour moi, mais je n’étais angoissée.
Au bout de 2 jours… c’est magnifique. Ça nous a rapprochées entre nous, ça m’a sauté aux yeux. On est 10 étudiantes et demain une nouvelle étudiante va nous rejoindre. C’est un métier féminin en général, dans les structures où on travaille, 95 % des AES sont des femmes, enfin c’est ce que j’ai vu.
Et… un bon contact avec l’intervenant, ça se passe très bien, franchement. On fait de la danse, de l’expression corporelle. Ça nous change de l’IRTS, on est plus assises sur une chaise, attentives aux cours, à essayer d’assimiler le plus de choses… Là on s’exprime corporellement, on danse, on chante… Ca nous apporte quelque chose par rapport au rapport des corps entre collègues, ça change le travail en équipe et avec le rapport au corps des usagers. C’est une autre vision de notre pratique.
Ca me fait du bien, c’est très bénéfique et relaxant.
Justine approuve, bien qu’elle dise être très bavarde, elle précise qu’elle ne trouve pas les mots… Hier on a fait le théâtre, mettre en scène une scène sans parole, je ne l’avais encore jamais fait, ça m’a beaucoup plus, contrairement à la danse où je ne suis pas très douée. Je ne sais pas trop bien danser, je n’arrive pas trop à me mettre en scène, à faire des gestes… je suis plutôt habituée à danser les danses traditionnelles de la Guadeloupe.
Elles sont rapidement rejointes par Guillaume Groulard, comédien et danseur contemporain – mais aussi Baryton basse – qui les encadre toute la semaine. Cette semaine de médiation créative nous permettra de découvrir et d’approcher différentes techniques de théâtre et de danse dans un double objectif de se confronter à une certaine réalité du travail d’accompagnement médico-social et en même temps d’ouvrir des fenêtres vers l’imaginaire et le créatif et permettre une distanciation.
A 9h00, c’est la mise en place de la salle, le petit rituel du café… Les courbatures sont là et l’échauffement commence, des exercices d’assouplissement, de Qi qong, de déplacement dans l’espace et de cohésion de groupe.
Guillaume Groulard est attentif, bienveillant, sécurisant. Il propose pour aujourd’hui de refaire quelques séquences de danse et d’explorer de nouvelles choses. C’est parti pour retravailler les impulsions qui partent des jambes avec 2 consignes : un milieu, l’air et une matière, le magma. La musique est là, l’une sera le guide, l’autre sera guidée… Un atelier formateur et ludique, structuré et créatif, alliant rythme intérieur et rythme collectif.
Et puis c’est la pause de la matinée.
La suite du programme de la semaine : une rencontre avec Leïla Anis, auteure et comédienne et Karim Hammiche, comédien qui présenteront leur travail de scène Les Monstrueuses.[[Les Monstrueuses – spectacle programmé à la maison des métallos. Ella, jeune femme d’aujourd’hui, perd connaissance devant un laboratoire d’analyse médicale lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte. Elle se réveille dans une chambre d’hôpital…en 1929. Au gré de son amnésie post-traumatique, Ella parcourt le sillon emprunté par l’histoire des filles et des mères des générations qui l’ont précédée.]] Et une très belle présentation finale du groupe qui a eu lieu le jeudi.
Photos – ©Marie Christine Girod – IRTS 2017