Assistant de service social – Rencontre avec les formateurs terrain
Une 1re réunion avait eu lieu à l’IRTS qui, outre le fait de pouvoir se rencontrer, portait plus précisément, sur la présentation des attentes de formation de l’IRTS : l’organisation du parcours de formation, les travaux que l’étudiant doit faire…
Au terme de cette rencontre, le constat avait été partagé, ce temps d’échange n’avait pas été suffisant… l’idée d’un cycle de rencontres thématiques était envisagée…
Ils étaient 16 formateurs terrain au rendez-vous qui avait été proposé par l’IRTS – Site de Montrouge – le lundi 9 février 2015. Ils sont principalement assistants de service social ou conseillères en économie sociale familiale. Ils sont assez représentatifs de la diversité des lieux où exerce l’assistant de service social : entreprises, conseils généraux, hôpitaux, antenne jeunes, centre de soin, ministères… Ils sont venus seul ou à deux… ils accompagnent un étudiant en stage.
En co-animation avec Edith Bellon – formatrice à l’IRTS – Sarah Mouton-Yautier – formatrice à l’IRTS, responsable des sites qualifiants ASS – a pu réaffirmer en introduction que 50% de la formation étant assurée pendant les stages, il était aujourd’hui important de pouvoir réfléchir sur un 1er thème : l’intervention sociale d’intérêt collectif.
Après un café avec petits gâteaux, puis un tour de table de présentation de chacun, 2 documents sont proposés à une lecture fort studieuse… les échanges commencent à partir des questionnements des professionnels terrain…
Extraits du Compte-rendu des échanges et synthèse des débats, rédigé par Sarah Mouton-Yautier [[Compte-rendu transmis à tous les participants.]]
L’objectif de la réunion est de renforcer le lien entre formateurs de terrain et formateurs de l’école autour de la question de l’intervention sociale d’intérêt collectif – ISIC. On constate en effet que les formateurs terrain rencontrent certaines difficultés à appréhender les besoins des étudiants stagiaires accueillis pour réussir à valider leur parcours de formation comme assistant de service social.
Constat
La réforme récente de la formation Assistant de service social donne désormais une place importante à l’intervention sociale d’intérêt collectif – ISIC –, dont la méthodologie formelle doit être maîtrisée, ce qui représente actuellement un paramètre de poids pour l’obtention du diplôme d’Etat.
Or, sur le terrain, les services qui accueillent les étudiants stagiaires ont peu encore, voire pas du tout de pratique de l’ISIC, ce qui est alors un facteur de paralysie pour la mise en place et le déroulé de stages.
La solution existe : les étudiants stagiaires peuvent travailler si nécessaire en constat, en diagnostic et en préconisation sur une problématique de territoire, avant qu’un dispositif effectif ait été mis en place sur le terrain.
Cas pratique
La prise en charge en hôpital psychiatrique de patients par petits groupes – 8 à 10 – en travaillant sur la socialisation en dehors de l’institution et dans la cité. Cela, bien qu’en France, tout ce qui tend à replacer l’individu dans une communauté inquiète – une méfiance à l’égard du communautarisme.
L’intérêt de la démarche ISIC est ici de faire travailler sur ce qui, pour chaque individu, permet de faire groupe, c’est la dimension commune entre des individus. Or, c’est une question difficile à appréhender pour les étudiants.
Pourtant, au-delà du souci légitime de réussir la certification, l’objectif est bien de former des professionnels dotés d’un vrai esprit critique, aptes à affronter des problématiques nouvelles de plus en plus complexes.
Donc, l’ISIC est bien une approche positive et même indispensable.
Dans le cas cité, on va ainsi demander aux étudiants qui rédigent le dossier de pratiques professionnelles, de développer un constat, non seulement de la souffrance psychique des personnes réunies dans le groupe – et ceci en conséquence de leur prise en charge médico-sociale –, mais aussi selon les cas, d’autres problématiques communes, comme l’isolement, l’absence d’autonomie, le surendettement, le risque d’expulsion locative, etc.
Il leur faudra alors expliquer en quoi une intervention sur le mode collectif sera éventuellement plus pertinente qu’une intervention individuelle classique.
L’objectif pour l’étudiant restant de démontrer qu’il maitrise la méthodologie de l’ISIC. Il aura à définir à la fois les objectifs et les critères d’évaluation, et souvent donc à aller au-delà du travail concret fait sur le terrain par le service d’accueil, ce qui ne doit pas étonner ce dernier.
L’attente vis-à-vis de l’étudiant est aussi que son travail ne soit pas seulement narratif ou descriptif, mais bien analytique et conceptuel. Qu’il sache définir la plus value, mais aussi la complémentarité, de l’intervention sociale d’intérêt collectif – ISIC – sur l’intervention sociale d’aide à la personne – ISAP. Sans oublier que l’ISIC, comme l’ISAP, vise à obtenir au bout du compte des avancées pour l’individu.
Suivront ensuite des échanges au niveau des attendus des écrits produits par les étudiants :
– la place des personnes accompagnées et du travailleur social
– la forte corrélation de l’ISIC avec le diagnostic territorial global
– la possibilité d’un travail collectif des étudiants
– les attentes du jury d’examen
– l’implication des formateurs terrain
En conclusion
Comme l’a montré cette 1re réunion à thème, le dispositif de formation fonctionnera d’autant mieux que sera assurée une bonne coordination entre les intervenants école et les intervenants terrain.
Photos – ©Marie Christine Girod – IRTS 2015