Déjeuner de fin d’année pour les 3es années ASS, EJE et ES
Le mardi 1er juillet 2014, sur le site de Neuilly-sur-Marne, un déjeuner de fin d’année était organisé avec les étudiants de 3e année des filières assistant de service social, éducateur de jeunes enfants et éducateur spécialisé.
Assez classique dans une école de formation de travailleurs sociaux… Ce qui l’était moins c’est que ce sont les assistantes pédagogiques, les formateurs et le service de la logistique qui ont tout pris en charge. Certains ont préparé un plat maison à partager, d’autres ont aménagé la salle, fait les courses pour les boissons, mis la table… et tout rangé à la fin.
Un moment chaleureux, introduit par un mot de bienvenue et de remerciements aux étudiants par Brigitte Derelle, directrice du site, et qui a soutenu l’initiative des équipes.. Les étudiants se retrouvent… échangent avec l’équipe pédagogique… certains travaillent déjà et n’ont pas pu venir… Les résultats aux examens ne sont pas encore connus et au cours du déjeuner certains sont un peu anxieux, les résultats des éducateurs spécialisés sont prévus pour 14h…
Ce jour là était aussi celui des résultats des moniteurs-éducateurs, alors quand il y en a pour… Bref, ils ont rejoint avec plaisir le buffet.
Et puis à la fin, c’est un message laissé à Julien Leloup, responsable de la formation éducateur spécialisé, sur une grande carte collective où est imprimé …mais aussi sympa que nous, ça va être dur.
Deux entretiens, deux témoignages d’étudiantes en fin de formation
Une occasion d’échanger plus spécifiquement avec deux étudiantes. Elles s’appellent Marjolaine Bruno et Dorothée Idjer, respectivement en fin de formation éducateur spécialisé et éducateur de jeunes enfants.
Aujourd’hui, on fête la fin des 3 ans de formation, les 3 filières confondues, pour se dire au revoir avant de partir vers nos travails respectifs. Certains viennent de Bretagne, de Marseille… donc on va s’éparpiller et ne pas forcément tous se revoir. On a été durant les 3 ans de formation tous ensemble…
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Dorothée Idjer, étudiante éducateur de jeunes enfants
Ces 3 ans, ça a été 3 années assez géniales dans le sens où je me suis sentie vraiment dans la formation et actrice de la formation. J’ai eu le soutien de mes collègues autant EJE qu’ASS ou ES, on a pu échanger sur nos métiers respectifs, connaître aussi ce que l’autre fait sur le terrain et pouvoir s’entraider, se donner des idées, des pistes de réflexion autour de la machine à café…
C’était très instructif, autant par les échanges avec les étudiants, les formateurs, les terrains. Pouvoir faire une formation comme ça c’est vraiment génial. Ça fait un peu pub pour l’école… oui et non mais c’est… c’est une formation que j’ai proposée à des amies. A l’IRTS, ils proposent une Licence en plus, ce qui est bénéfique pour nous.
La formation est assez complète dans le sens où on voit vraiment plein d’axes concernant le développement de l’enfant, le travail avec les équipes, le travail en inter-filière qui nous amène à voir d’autres points de vue, c’est en ça que c’est intéressant.
Dans ma promo, il n’y avait aucun garçon. C’est assez déstabilisant parce que sur le terrain on est amenées à rencontrer des éducateurs de jeunes enfants. La profession est fortement féminisée, je le regrette un petit peu…
Etudiante ou professionnelle ?
À l’heure actuelle, oui, je me sens vraiment professionnelle. J’ai pu en prendre conscience lors d’échanges sur le terrain de stage avec les professionnels.
Là je pourrais travailler. J’ai déjà eu des propositions de postes… et même pour une création de structure petite enfance. C’est sur mon dernier lieu de stage. Une des professionnelles a quitté la structure pour créer son propre projet. Par les échanges, les réflexions en réunions… qu’on a eus, elle m’a trouvée assez professionnelle et m’a proposé de créer la structure avec elle.
Là, j’attends un petit peu avant de me lancer dans “j’arrive sur le terrain”, j’attends d’avoir les résultats des examens, je suis angoissée par rapport à ça.
Un choix professionnel réfléchi
Quand j’étais petite fille je voulais être professeur des écoles. Ça ressemble un petit peu à éducateur de jeunes enfants … Un petit peu, oui. J’ai fait 2 années de faculté en sciences du langage.
Juste après le lycée, j’avais découvert le métier d’EJE. Pour moi, ça a été une évidence tout de suite et je me suis dit “c’est ça que j’ai envie de faire, et ce n’est pas autre chose”. J’ai regardé un peu ce qui existait et c’est le métier d’éducateur de jeunes enfants qui m’a vraiment intéressée. Je suis allée voir des professionnels qui m’ont expliqué leur métier.
C’est à partir de ma deuxième année de fac que j’ai commencé à passer les épreuves d’admission en écoles du social. La 2e fois, j’ai réussi et je suis rentrée à l’IRTS, j’ai arrêté la fac.
J’adore m’occuper d’enfants et voir ce que je peux leur apporter et comment ils évoluent. On peut aimer les enfants sans choisir cette profession. Mais ce qui m’a attirée c’est la manière dont les enfants découvrent le monde, s’approprient les éléments et c’est à ça, à cet accompagnement, que j’ai voulu aussi participer…
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Marjolaine Bruno, étudiante éducateur spécialisé
Je suis un petit peu stressée. Dans 20′ il y a les résultats. C’est la concrétisation de 3 années d’études, 3 années d’efforts, 3 années quelques fois dans la douleur, des moments de joies, de rires, de peines… Ça sanctionne 3 ans où on se donne vraiment à fond. Et puis ce métier je veux le faire depuis que je suis toute petite, depuis que je suis en âge de réfléchir sur ce que je veux faire. Donc c’est vraiment la concrétisation de presque toute une vie du haut de mes 23 ans… quelque part.
Je pense au fait que c’est un travail de longue haleine, faire des dossiers, réfléchir dessus, lire, analyser, trier les apports théoriques… on est aussi sur le terrain. Il faut essayer de joindre le terrain à la théorie. C’est aussi du travail mine de rien…
Tout ça demande beaucoup d’efforts, une constance dans le travail, fournir un effort régulier parce que nous en plus on a la Licence, il faut essayer de joindre les deux et ce n’est pas toujours très facile mais c’est très enrichissant.
Un retour vers l’école
Avant de venir en formation je n’aimais pas trop l’école. C’est justement le fait que cette formation soit une formation professionnelle – on a 60 semaines de stages et 60 semaines de cours sur 3 ans – qui me plaît. Le terrain c’est important dans ces métiers ; la théorie aussi d’ailleurs. Par contre lier la théorie à la pratique, des fois ce n’est pas une évidence.
La formation m’a réconciliée avec l’école. C’est une forme d’école où on n’est pas assise 7h sur une chaise toute l’année.
On a beaucoup de travail en petits groupes parce qu’on est une promotion de presque 200 étudiants lorsque les 3 filières sont ensemble. Des groupes d’affinités multi-filières où il y a de la solidarité, de l’entraide. Des fois, quand on était par groupes en filière, quand on était sur les dossiers, il y avait de l’entraide “vas-y file-moi ton dossier, je vais le lire, je vais te faire les corrections, tu fais la même chose avec moi…” C’est en cela qu’il y avait de la solidarité.
Des liens amicaux
Après la formation, je vais rester en lien avec certains, certaines. Avec quelques-uns, on a travaillé ensemble, on a été sur le même lieu de stage, on a partagé vraiment des moments forts, ça renforce des liens.
Même pour après, ils seront toujours des personnes ressources même si on ne travaille pas dans les mêmes structures. On peut discuter, on peut évacuer… on peut en parler avec la famille mais ils ne comprennent pas forcément le métier d’éducateur, ce qu’on vit tous les jours : les échecs, les réussites, les joies, les peines… c’est une autre vision en fait.
On est en lien avec nos téléphones portables, on a tous nos numéros et Facebook aussi. Bien sûr, Facebook est encore à la page dans le social, oui.
Une expérience du changement
Je ne pensais pas vivre une expérience comme celle-ci en rentrant à l’IRTS. C’était vraiment enrichissant sur le plan professionnel, sur le plan humain, sur le plan social même. J’ai rencontré des personnes vraiment géniales.
Après… cette formation m’a beaucoup changée, la remise en question personnelle… On arrive avec une vision du métier et puis on se rend compte que des fois ce n’est pas tout à fait ce qu’on espérait. Ce qu’on voit et ce qu’on s’imagine, c’est pas pareil…
Aujourd’hui, oui, je suis très contente d’avoir fait cette formation.
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Et la suite…
Elles s’appellent toujours Marjolaine Bruno et Dorothée Idjer… et elles font partie des jeunes diplômées de 2014 ; respectivement éducatrice spécialisée et éducatrice de jeunes enfants.
Photos – ©Marie Christine Girod – IRTS 2014