Fête de la pensée – Quels regards portent aujourd’hui les travailleurs sociaux sur les visages de l’altérité ?
La fête de la pensée est le rendez-vous annuel pour les étudiants assistant de service social, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé et moniteur-éducateur de 1re année sur le site de Neuilly-sur-Marne. Ce sera aussi l’occasion d’échanger avec les référents de stage des étudiants qui sont invités.
Le mardi 23 juin 2015 de 9h à 17h, ce sera la 4e édition qui a pour intitulé Quels regards portent aujourd’hui les travailleurs sociaux sur les visages de l’altérité ?
Dans un contexte social plus ou moins favorable à l’accès au droit commun du plus grand nombre et dans la lignée de la promotion des droits de l’Homme, il est essentiel de considérer avec justesse ce que nous proposons de nommer “les visages de l’altérité”.
Altérité de la personne réfugiée politique qui revendique le droit d’asile.
Altérité de la personne homosexuelle qui revendique le droit au mariage.
Altérité de la personne trans qui revendique un changement d’identité sexuée.
Outre l’actualité des revendications de communautés diverses et variées, force est de constater que ces visages de l’altérité ne sont pas abordés dans nos espaces formatifs alors qu’identifiés comme manquants par les étudiants eux-mêmes au sein de ces espaces, qui par ailleurs sont déjà confrontés sur les lieux professionnels d’apprentissages – stages – à des modalités d’intervention complexes auprès de ces publics cibles.
Ainsi, il nous apparaît fondamental et incontournable de mener une réflexion approfondie sur les droits de l’Homme en considérant l’ensemble des déclinaisons possibles des altérités : les mineurs isolés – lieux d’accueil d’urgence –, les demandeurs d’asile – CADA –, les personnes trans et ou homosexuelles, notamment accompagnés par nos futurs travailleurs sociaux.
Le titre du Sociographe – N° 49-mars 2015 – Petits fabriques du genre, Identités, orientations et transformations sexuées en travail social vient confirmer la nécessité de poser clairement ces questions dans le cursus de formation des futurs professionnels en travail social.
La fête de la pensée 2015 portera ainsi sur les droits de l’Homme en présence de l’Association internationale des droits de l’Homme – AIDH – et centrée sur la reconnaissance des droits des personnes homo/trans au séjour et à l’asile politique avec l’Association OUTrans, association d’auto-support des personnes trans.
L’objectif général de la journée sera d’autoriser la pensée libre, le penser autrement, de dépasser la pensée normative par la déconstruction des représentations par des conférences & des ateliers.
Il s’agira de rendre visibles ces visages de l’altérité trop souvent masqués par le refus des différences.
**Les questions à réfléchir
– ces vulnérabilités sont-elles nouvelles ? Dans quelles mesures sont-elles nouvelles – restées non abordées dans les contenus de formation ? Comment questionnent-elles les pratiques en travail social ?
– en quoi ces visages de l’altérité me concernent, moi futur travailleur social ?
– comment la différence est-elle rejetée ? Inavouée ? Rendue invisible ? Inversement quels sont les espaces identifiés de reconnaissance des altérités ? Selon quels modes d’expression ?
– quels devoirs émergent de la reconnaissance des droits à l’altérité ?
Programme
9h – Accueil – Le café du BDE
9h30 – Ouverture
9h40 – La déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948
– Projection du film Droits de l’homme – Réalisation Jörn Barkemeyer & Jan Künzl
– Conférence – Françoise Traverso, juriste spécialisée en droits de l’Homme & Présidente fondatrice de l’AIDH
– Conférence – La situation des migrants – Rokhaya Ndiaye, ingénieure sociale – AIDH
10h30 – Pause
10h40 – L’association OUTrans
– Jules Raphaël, Président d’OUTrans
– Laura Bacheville, conseillère en économie sociale familiale – Le refuge Paris
12h30 – Déjeuner
14h – Ateliers
– Autonomisation économique de la femme – AIDH – 2 ateliers
– Le statut des migrants – AIDH – 2 ateliers
– Parcours de vie – OUTrans – 4 ateliers
15h30 – Partage des réflexions en ateliers
16h00 – Conclusion, synthèse des travaux
– Nathalie Sanquirgo, formatrice & référente de la formation CAFERUIS – IRTS
16h30 – Clôture des travaux
– Cécile Lalanne, formatrice – IRTS
Stand – Centre de ressources documentaires
Livres et articles en consultation reprenant 3 thèmes de la fête de la pensée – Nathalie Hubert – archiviste documentaliste IRTS :
– altérité de la personne réfugiée politique qui revendique le droit d’asile
– altérité de la personne homosexuelle qui revendique le droit au mariage.
– altérité de la personne trans qui revendique un changement d’identité sexuée
Nos partenaires
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AIDH
L’Association Internationale des Droits de l’Homme – AIDH – est une organisation à but non lucratif créée en 1998 en Haute-Savoie (74). Elle est enregistrée à la Sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye en 2009.
Depuis Juillet 2014, l’AIDH est dotée du statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU.
L’éducation, l’information et la vulgarisation des droits humains notamment, ceux des femmes et des enfants sont au cœur des actions de l’AIDH.
La vulgarisation est basée essentiellement sur une dynamique de formation, d’éducation aux droits de l’Homme. Ce qui implique des actions auprès des associations, des instituts de formation à l’instar de l’IRTS Ile-de-France – site de Neuilly-sur-Marne entre autres.
Dans cette optique, l’AIDH participera à la Fête de la pensée du 23 juin prochain.
A cet effet, Françoise Traverso – juriste spécialisée en droits de l’Homme & Présidente fondatrice de l’AIDH – aura le plaisir et l’honneur d’animer cette journée dont le thème central portera sur les droits de l’Homme.
Différents aspects d’atteintes aux droits de l’Homme seront abordés lors de trois conférences en l’occurrence, la marginalisation de groupes d’individus au sein de nos sociétés :
– les femmes en manque d’autonomie économique
– la situation des migrants
– les transgenres
L’Équipe de l’AIDH
– Agnès Roche, cadre de Santé
– Rokhaya Ndiaye, ingénieure sociale
– Cécile Lalanne, formatrice à l’IRTS Ile-de-France
– Françoise Traverso, juriste spécialisée en droits de l’Homme & Présidente fondatrice de l’AIDH
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Outrans
OUTrans est une association féministe d’autosupport trans issue de la communauté FtM, aujourd’hui mixte FtM, MtF, Ft*, Mt*, et ouverte à des alliéEs cisgenres. Elle a été fondée à Paris en 2009 par des trans et pour les trans pour combler le manque en réseau d’autosupport trans et lutter contre la transphobie à tous les niveaux – sociétal, familial, professionnel, institutionnel…
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Le refuge
Accompagner et héberger les jeunes gays, lesbiennes et personnes transidentitaires en situation d’errance. Parce qu’il n’est pas toujours facile de prendre les bonnes décisions quand on est en situation de rupture…
En France, l’absence de réponse à ces appels de détresse est criant, surtout quand on sait que la majorité des tentatives de suicide surviennent au cours de l’adolescence alors que ces jeunes gens se trouvent isolés, sans groupe social d’appartenance et aux prises avec un rejet réel ou anticipé de la part du milieu familial.
Les bénéficiaires du projet sont les jeunes majeurs, âgés de 18 à 25 ans, majoritairement confrontés à des difficultés sociales et en situation de rupture familiale. Nombreux sont ceux qui manifestent un mal-être vis-à-vis de leur homosexualité/transidentité ou sont dans le déni le plus total.
Il est certain que les jeunes victimes de discrimination du fait de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre en questionnement ont besoin d’une prise en charge spécifique et d’une écoute rassurante et déculpabilisante… De plus, il ne faut pas oublier les préjugés et les discriminations dont ils sont victimes au sein même des populations marginalisées. Ils ne trouvent donc pas leur place naturellement au sein des structures d’hébergement de droit commun tels les CHRS, comme en témoigne Dimitri accueilli dans un centre de réadaptation psychosociale : “Ce milieu m’a plus détruit qu’autre chose. Je me demande si le personnel est homophobe, mal formé à cette problématique ou simplement incapable de l’entendre et de la comprendre.”
Le Monde, 15 septembre 2005.