Handicap psychique et emploi – Galaxie & Agapsy – 2013
Les journées nationales de formation continue organisées du 2 au 3 juillet 2013 par Galaxie & Agapsy, en partenariat avec la FASM Croix-Marine et avec la collaboration de l’IRTS, ont pour thème Handicap psychique et emploi.
Le public est constitué de professionnels du médico-social et social spécialisés – ou en cours de spécialisation – dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap d’origine psychique, de professionnels des entreprises en charge des missions handicap ou des responsables ressources humaines concernés par le maintien dans l’emploi des salariés, des familles et proches de personnes en situation de handicap, usagers du système d’accompagnement notamment au titre de leur implication au sein des conseils d’administration des associations spécialisées.
Présentation
La méthodologie d’accompagnement professionnel et social vers et dans l’emploi des personnes souffrant de troubles d’origine psychique est la préoccupation d’une large majorité de nos adhérents et partenaires. L’insertion professionnelle, que ce soit en milieu ordinaire ou protégé, en est un enjeu majeur, d’autant plus qu’elle interagit avec les problématiques sociales et de soin.
La variabilité des comportements et des états de vie est la caractéristique principale du handicap psychique. Elle oblige les professionnels spécialisés à raisonner autant en termes de places que de parcours pour les personnes handicapées psychiques. La notion de parcours correspond à la nécessité de devoir s’adapter en permanence aux souhaits et possibilités, souvent évolutifs et parfois imprévisibles, des personnes accompagnées. Les “solutions” d’accompagnement doivent permettre de gérer les temps de progression et ceux de régression, les temps de rupture et de reprise, les allers et retours… Leur réussite est liée à la rapidité des adaptations et à la qualité des accompagnements soignants, médico-sociaux et sociaux et, bien sûr, familiaux. Ils imposent aussi, entre les diverses parties prenantes, un travail de coopération et une évaluation continue des états et projets de vie des personnes ayant un handicap d’origine psychique.
Objectifs de formation
Selon différentes enquêtes, il y aurait entre 9 000 et 30 000 personnes en situation de handicap d’origine psychique en demande d’emploi ou concernées par des démarches d’insertion professionnelle, 8 % des personnes handicapées psychiques seraient accueillies par Cap emploi, mais moins de 5 % feraient l’objet d’un placement dans l’emploi [[La prise en charge du handicap psychique, IGAS, Août 2011.]]. La problématique est complexe et nécessite des améliorations dans plusieurs sphères de la société dont, bien sûr, l’amélioration des pratiques des professionnels en charge de l’accompagnement vers et dans l’emploi des personnes en situation de handicap psychique.
En ce sens, les “bonnes pratiques” en matière de prise en charge du handicap psychique se situent à l’interface d’une logique d’évaluation et d’une logique d’amélioration continue de la qualité de l’accompagnement, dans le droit fil des principes de la loi du 2 janvier 2002. C’est dans cet esprit que sont positionnées ces journées nationales de formation continue, avec un process de formation interactif et réciproque, alliant les mises en perspective et les ateliers spécifiques, via des apports scientifiques, prospectifs et empiriques assurés par des personnes ressources.
Programme
Journées nationales handicap et emploi
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Mardi 2 juillet 2013
Modératrice – Rebecca Chappe, Directrice de Conseil entreprise formation recrutement accompagnement (CEFRA).
13h30 – Ouverture des journées
– Marie-Claude Barroche, Présidente – Fédération Agapsy
– Christine Joly, Présidente – Association Galaxie
– Dr. Bernard Durand, Président – FASM Croix-Marine
13h45 – Introduction
– Céline Jaeggy-Roulmann, conseillère emploi et formation professionnelle de Mme Marie-Arlette Carloti, Ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion
14h00 – Favoriser une société plus entreprenante et accompagnante
-Jean-Baptiste de Foucauld, Président et fondateur – Solidarités nouvelles face au chômage
14h30 – L’emploi des personnes en situation de handicap en Europe : politiques et différences culturelles
– Pr Dominique Velche, chercheur – Maison des Sciences Sociales du Handicap (MSSH), École des hautes études en santé publique (EHESP)
15h00 – L’obligation d’emploi de travailleurs handicapés : le handicap psychique, un nouveau champ d’intervention
– Catherine Larramendy, chargée de mission – Obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH)
15h30 – Les différents types de dispositifs d’insertion professionnelle en France : quelle lisibilité, particularités et perspectives ?
– Yann Boulon, Directeur – Pôle Insertion et développement – Recherches et Formations
16h00 – Un social “entrepreneurial”: la fin d’une vision caritative ?
– Michel Pluss, Directeur général – Fondation Trajets (Suisse)
16h30 – Grand témoin
– Jean-Louis Cabrespines, Président – Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie Sociale (CEGES) et Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale (CNCRES)
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Mercredi 3 juillet 2013
8h30 – Accueil
9h00 – Atelier au choix
– La commande sociale d’accompagnement vers et dans l’emploi : limites et perspectives
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Formateur-modérateur – Stéphane Grange, responsable du projet social de l’association MESSIDOR
Accompagner à la santé et au soin dans le parcours d’insertion professionnelle. De quoi je me mêle ???
– Jean-Luc Picard, Directeur du service d’insertion en milieu ordinaire de travail (SIMOT) – Association Route nouvelle Alsace
Quelle légitimité peut avoir un service d’insertion professionnelle pour aborder, avec les usagers, les questions du soin et de la santé qui relèvent de la sphère privée et de l’intime ? Peut-être, parce que la variabilité de l’état de santé, l’irrégularité des soins et du suivi des traitements menacent l’accès au travail et le maintien dans l’emploi. Comment concevoir et négocier un accompagnement à la santé et au soin avec chaque personne en respectant sa liberté de faire des choix et de décider des modalités de son parcours ? Quelle évaluation peut-on faire de ces pratiques ?
Le parcours de l’usager : orientation, co-évaluation et co-construction du projet.
– Jacob Benarosch, coordinateur Dispositif préorientation spécialisée / Sherpa – Centre Alexandre Dumas
Assuré par une équipe pluridisciplinaire, l’accompagnement offert par le dispositif est une étape entre les soins et le monde du travail ordinaire ou protégé poursuivant plusieurs objectifs : évaluation et réinvestissement des capacités, retour à un rythme de travail compatible avec l’insertion professionnelle, développement des compétences sociales, réflexion et mise en oeuvre d’un projet professionnel. L’orientation, la co-évaluation des capacités et la co-construction du projet se fait avec l’usager tout au long du stage. L’usager est acteur de son parcours, de l’exploration de soi, la vérification de la faisabilité de son projet professionnel jusqu’à l’utilisation d’outils pour sa mise en oeuvre, tels que les mises en situations dans les ateliers, les enquêtes métiers ou les stages de découverte en milieu ordinaire ou protégé.
Du maintien dans l’emploi dans la fonction publique.
– Ana De Almeida et Isabelle Dempure- L’ADAPT Rhône
Le maintien dans l’emploi des personnes handicapées psychiques est une préoccupation majeure. Celui-ci est d’autant plus complexe lorsqu’il est confronté à la rigidité des cadres de la fonction publique. A travers une vignette clinique, l’accent est mis sur les difficultés spécifiques rencontrées dans la fonction publique et les négociations conduites pour aboutir dans cette démarche.
Employeurs, quelles actions pour intégrer, maintenir ou réintégrer dans l’emploi des salariés en situation de handicap psychique
– Rebecca Chappe, Directrice de Conseil entreprise formation recrutement accompagnement (CEFRA) Rhône
Face à la problématique du handicap d’origine psychique, les employeurs sont très souvent démunis. Si les personnes en situation de handicap d’origine psychique peuvent bénéficier d’un accompagnement dans leur parcours vers et/ou dans l’emploi, l’entreprise et les managers sont aussi concernés. En effet, qu’il s’agisse d’intégrer, maintenir ou réintégrer après un arrêt maladie longue durée, des salariés en situation de handicap psychique, les employeurs peuvent avoir, eux-aussi, besoin d’un accompagnement spécifique. Une palette d’actions concrètes existent et peuvent être mises en œuvre.
Organiser la coopération pour assurer une prise en compte globale : la création d’un groupement de coopération médico-sociale.
– André Biche, Directeur du GCSM Fil Rouge 35
Issu du partenariat de plusieurs structures, le GCSM Fil Rouge 35 a permis de pérenniser une action, portée par une équipe intersectorielle et pluri-professionnelle durant 2 ans auprès d’usagers présentant des troubles psychiques, les acteurs concernés et les entreprises. Ce groupement de coopération médico-sociale permet de mutualiser des compétences habituellement dispersées, il favorise une mobilisation conjointe des structures engagées autour d’un objectif partagé : favoriser l’inclusion des personnes présentant des troubles psychiques – qu’elles soient ou non reconnues “travailleur handicapé.”
– Approches et hypothèses d’actions en matière d’accompagnements
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Formatrice-modératrice – Christine Joly, consultante – Psychologue, Présidente de Galaxie
La préorientation Diagnostic d’Accès à l’Emploi (DAE), un dispositif original d’évaluation et d’orientation professionnelle pour les personnes handicapées psychiques.
– Toufick Kismoune, L’ADAPT Rhône
_Créée en 2006, la préorientation DAE est un dispositif original, associant au parcours classique de préorientation un Diagnostic d’Accès à l’Emploi, qui vise en amont à évaluer les capacités de personnes handicapées psychiques, avant de reprendre une activité. A travers une vignette clinique, le dispositif ainsi que ses impacts positifs dans le parcours d’insertion socioprofessionnelle des bénéficiaires seront présentés.
ATYPICK, des personnes en situation de handicap psychique développent des compétences personnelles dans les champs des technologies de l’information et de la communication.
– André BICHE, Directeur du GCSM Fil Rouge 35
Le projet Atypick a pour but de valider l’hypothèse selon laquelle l’acquisition de compétences en matière de technologies de l’information et de la communication peut, chez certaines personnes, non seulement être favorable à leur développement personnel, contribuer à leur rétablissement et à leur (re)inscription dans le lien social, mais aussi déboucher sur une production économique inscrite dans le registre de l’emploi. La création d’une structure développant les usages du numérique a déjà permis de mettre en avant un repositionnement dans une dynamique professionnelle et l’acquisition de compétences professionnelles et aboutir à une production commerciale et à la formation.
Accompagner la personne ou accompagner l’entreprise ? Les apports du projet EMILIA.
– Tim GREACEN, Directeur du laboratoire de recherche de l’établissement public de santé Maison Blanche
Avançant l’hypothèse que l’accès à la formation et à l’emploi améliorera l’insertion sociale et la qualité de vie des participants et diminuera leur utilisation des services sanitaires et sociaux, le projet EMILIA a recensé les obstacles et les facilitateurs à l’insertion sociale et professionnelle au cours d’une recherche de 20 mois. La philosophie de ce projet est de se fonder sur l’expérience des usagers des services psychiatriques et de la valoriser. Loin d’être une faiblesse, le vécu quotidien des personnes souffrant de troubles psychiques est considéré comme vecteur de forces et de réussite dans la réalisation d’un projet professionnel, personnel et de santé (projet PPS).
Inclusion des personnes atteintes de troubles dépressifs et bipolaires dans le monde de l’entreprise : La cellule employabilité (CELEM) et l’incubateur d’entreprises.
– Christophe DOCET, Président de BIPOL Entreprises
La cellule employabilité est un processus d’inclusion des acteurs-usagers du centre de jour Les Clairières dans le monde de l’entreprise. Quatre facteurs sont à l’origine d’un interfaçage réussi : le bilan de compétences, le passeport de progrès, le parcours d’insertion et l’accompagnement. Par ailleurs, il existe au sein de CELEM un incubateur qui permet aux personnes de remettre un pied dans le monde de l’entreprise. Prenant appui sur les compétences et savoir-faire des bénévoles, il leur permet de devenir partie prenante du développement de l’association tout en continuant à travailler sur leurs propres projets de vie.
– Le soutien vers et dans l’emploi en milieu ordinaire
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Formateur-modérateur -Stéphane Voinson, psychologue, Directeur de l’association Espoir
Accès et maintien dans l’emploi en milieu ordinaire : une approche individualisée en Réhabilitation, l’approche de Boston.
– Marie-Christine Kaie, Directrice et Elodie Pique, psychologue, chargée d’insertion – Cohérence réseau pour l’emploi et la vie sociale
Fondée sur des valeurs, l’approche du processus de l’Université de Boston, encore appelée l’approche Choisir-Obtenir-Garder, est un processus guidant l’interaction entre un professionnel et une personne souffrant d’une maladie mentale sévère. Basée sur une méthodologie, constituée de phases et d’activités, l’approche est centrée sur le client, fondée sur les forces, et vise à aider la personne à construire des relations sociales positives, à encourager l’auto-détermination des objectifs, à connecter la personne aux services et soutiens dont elle a besoin, et à fournir un entraînement direct des habiletés afin de maximiser l’indépendance. [[Extrait du registre National du SAMHSA (Substance Abuse and Mental Health Services Administration) des Programmes et Pratiques basées sur les preuves, septembre 2011.]] Cette communication sera l’occasion de démontrer la validité de l’approche et d’étayer les notions de construction de l’identité et du rôle professionnel.
Expérimentation du modèle d’insertion “Soutien à l’emploi”.
– Yann Boulon, Directeur Lieu d’insertion et de formation pour le travail (LIFT) – Association recherches et formations
Déclinée sous des formes variées, la quasi-totalité des actions d’accompagnement à l’emploi en milieu ordinaire des personnes en situation de handicap psychique s’appuie sur une approche « “réparatrice”, visant l’évaluation, puis le recouvrement préalable de capacités personnelles et professionnelles. Force est de constater qu’en dépit de cette “préparation” bon nombre de personnes n’accèdent pas à l’emploi, voire même se démobilisent rapidement. Sans occulter les effets invalidant de la maladie et l’insuffisante ouverture de notre société, ni vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain, nous souhaitons interroger, dans leurs fondements mêmes, nos pratiques afin d’ouvrir une autre voie d’insertion. il s’agit donc de partager et d’échanger sur l’expérimentation en cours du modèle “Soutien à l’Emploi” reposant sur une intégration rapide – sans évaluation, ni préparation préalables – des personnes dans un emploi ordinaire à partir d’un étayage spécifique de la personne et de son environnement de travail.
Recruter autrement, le dispositif du soutien individualisé à l’emploi – job coaching
– Christophe Allemand, chargé de mission Job Coach à MESSIDOR
Relais des méthodes traditionnelles lorsqu’elles restent inadaptées ou inopérantes, le job coaching est un service de placement et de soutien individualisés qui sécurise le recrutement et le maintien dans l’emploi. Face au constat selon lequel le travail est un support à la réhabilitation sociale, une expérimentation opérationnelle de ce dispositif est programmée par MESSIDOR sur 2 années – 2013 et 2014. La méthode développée est basée sur le placement immédiat en emploi en milieu ordinaire et un accompagnement essentiellement centré sur le suivi du salarié en entreprise avec pour objectif une diminution des abandons en cours et amélioration des chances de réussite.
La reprise d’activité après un arrêt maladie prolongé : préparation et accompagnement-coaching au retour à l’emploi.
– Gisèle Birck, psychiatre/Directrice clinique Club ARIHM/ARIHM Conseil
La problématique particulière de préparation et de coaching à la reprise d’activité de salariés en situation de souffrance psychique majeure est un domaine d’expertise du Club ARIHM. Suite à une présentation de l’importance de l’impact du handicap psychique dans le monde de l’entreprise, des recommandations quant aux facteurs de réussite pour mener une démarche d’accompagnement-coaching à la reprise d’activité seront présentés. Ceci, illustré par l’exemple des actions menées auprès d’une salariée ayant abouti à son repositionnement professionnel au sein de son entreprise.
11h30 – Qu’en disent les usagers ?
12h00 – Déjeuner
13h30 – Séquence vidéo – Le handicap psychique et le monde de l’entreprise
– Le travail : un peu, beaucoup, à la folie, ou pas du tout ? – Production MJC Lorraine
14h00 – Atelier au choix
– La commande sociale d’accompagnement vers et dans l’emploi : limites et perspectives
– Approches et hypothèses d’actions en matière d’accompagnements
– Le soutien vers et dans l’emploi en milieu ordinaire
16h30 – Synthèse et clôture des journées
Date & lieu
Du mardi 2 au mercredi 3 juillet 2013
À l’IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne
1 rue du 11 Novembre
92120 Montrouge
Inscription & contact
– Professionnels adhérents – Fédération Agapsy, Association Galaxie ou FASM Croix-Marine : 150€
– Professionnels non adhérents : 240€
– Familles d’usagers : 30€
– Etudiants, usagers : 10€
Fédération Agapsy – 6 rue du Général Chevert – 54000 Nancy
03 83 98 57 61 & 06 88 32 29 62
contact@agapsy.fr
Photos – Marie Christine Girod – IRTS 2013