Journée découverte du secteur pour les éducateurs spécialisés
Le mardi 25 novembre 2014, c’était la Journée découverte du secteur à l’IRTS – Site de Neuilly-sur-Marne.
Autrement dit, il s’agit pour les étudiants de donner à voir les différents espaces où l’éducateur spécialisé intervient.
Les étudiants de la filière éducateur spécialisé ont été répartis en 8 groupes : protection de l’enfance ; centre d’hébergement et de réinsertion sociale ; handicap sensoriel ; hôpitaux de jour ; prévention spécialisée ; services d’accueil aux personnes toxicomanes ; structures d’accueil pour enfants porteurs de handicap mental & structures d’accueil pour personnes adultes porteuses de handicap mental.
Entretien avec Robin Froc, Josepha Lucchese & Christelle Rebours étudiants éducateur spécialisé en 1re année
Ils sont enthousiastes, motivés, sympathiques. En début d’après-midi ils ont accepté de parler de leur expérience de groupe – 12 étudiants – avec honnêteté, en complétant ce que chacun dit… ils racontent leur travail, les écueils, les acquis…
La consigne de travail
La consigne était de créer en groupe, un support de communication à partir du thème imposé de la prévention spécialisée. On devait découvrir le métier d’éducateur, le secteur… Ensuite le restituer à l’ensemble des étudiants sur un support papier – une brochure et une affiche – et sur un support vidéo ou une scénette. Le tout présenté sur un stand aménagé, décoré…
Les groupes sont imposés comme pour les TD. Robin Froc précise que c’est une bonne idée parce que si ça avait été un choix je n’aurais pas pris la prévention spécialisée parce que je ne la connaissais pas. Finalement on a tous beaucoup aimé.
Pour préparer, un intervenant [[Chaque groupe bénéficie de la présence d’une personne-ressource qui guide, soutient dans la construction de cette connaissance et dans l’organisation tant au niveau d’un travail de groupe qu’au niveau du temps imparti.]] est venu nous parler de son métier. C’est Mohamed Sami, il est éducateur spécialisé et directeur d’établissement maintenant. Une étudiante a rejoint le groupe suite à un désistement… elle travaillait déjà dans ce secteur, ça a aidé.
Dès le début Mohamed Sami, qui nous a accompagné dans le projet, nous a dit “Bon, alors présentez-vous et dites-nous ce que vous savez faire.” Du coup, avec ce qu’on avait en bagage, on s’est regroupé par sous-groupes. Un pour l’affiche, un pour la plaquette et un pour la vidéo.
La vidéo. Construire pour déconstruire
C’est une fiction, en 2 temps, qui s’inspire de la réalité, de ce qu’ils ont perçu du métier.
1er temps – Le bref.
2e temps – Au départ, c’était l’idée d’une scénette – C’était un groupe de jeunes qui se réunit le soir autour d’un lampadaire, sur un banc. Ils fument, boivent… chaque jeune fait quelque chose au lampadaire. Coller un chewing-gum, le taper… Un éducateur arrive et explique ce qu’il fait, qu’il peut aider.
Trois ans après un jeune est toujours là, les autres sont devenus commercial, pompier… et un des jeunes est électricien, il répare le lampadaire.
Josepha Lucchese précise que l’idée a ensuite changé. En fait l’histoire c’est un jeune qui a un problème de décrochage scolaire et qui est souvent dehors en bande avec d’autres. On a essayé de montrer les stratégies qu’un éducateur peut avoir pour aller appréhender un jeune, lui parler au sein du groupe. Et après inviter le groupe au club de prévention pour pouvoir parler au jeune, à part.
Christelle Rebours explique qu’on présente avec le bref, tous les stéréotypes de l’éducateur de rue. Quand on parle avec nos amis, souvent ils perçoivent les éducateurs avec les stéréotypes et du coup, on les reprend dans le bref pour montrer que ce n’est vraiment pas ça. Ensuite, dans le 2e temps, on fait une coupure et on montre la réalité du métier. On a surtout voulu s’appuyer sur le lien de confiance avec l’éduc. C’est ce qui nous a le plus marqué dans notre travail de découverte du métier.
Robin Froc a participé au sous-groupe vidéo. Il revient sur sa genèse.
Ca a été compliqué parce qu’à la base on est parti d’une scénette jouée qui n’allait pas du tout. On a vraiment débattu parce que c’était embrouille sur embrouille… On a décidé de tout filmer pour que ce soit plus coordonné, plus clair.
Certains étudiants jouent les éducateurs et d’autres font les jeunes. On a rigolé à le faire, des fous rires… On y a passé du temps. Une journée entière à préparer des scènes et des scènes… C’est filmé à l’IRTS avec un appareil photo, un soir de la semaine dernière. On a fait des plans un peu partout, de nuit. Ensuite Alexandre et Mathilde ont fait le montage avec des logiciels libres.
On a quand même une petite frustration sur la 2e partie que l’on l’a fini assez rapidement. Un peu au dernier moment du fait de tous les changements… le son n’est pas terrible, l’image… C’est un peu dommage. On aurait pu faire quelque chose de mieux… C’est de la débrouille quoi…
L’affiche, la plaquette
Josepha Lucchese a fait une école d’art appliqué avant d’entrer à l’IRTS.
J’ai eu la chance d’avoir des cours d’infographie. Au départ, dans le petit groupe, on avait pensé faire un support numérique et coller des éléments par-dessus, des éléments en papier. Ca ne s’est pas fait, le rendu numérique était suffisant. On ne voulait pas en rajouter.
On était parti de l’idée du chemin, de la rue, avec un dégradé de couleurs qui allait du plus sombre vers le plus clair. Du noir et blanc vers la couleur pour montrer que le jeune avait avancé avec différents partenaires – sa famille, ses amis, son entourage…
En bas de l’affiche, il y a une photo d’un jeune en noir et blanc qui est découpée en morceaux pour montrer le morcellement. Le jeune qui est un peu perdu dans sa vie. Et tout en haut, après le chemin, les morceaux sont recollés. C’est toujours une image découpée, parce qu’on n’a pas voulu remettre une image qui n’avait rien subi. Pour nous ça représentait le jeune qui a toujours son histoire, ses citatrices…. C’est ce qu’on a voulu montrer.
L’affiche est imprimée, elle est en fond du stand. Le groupe avait plusieurs pistes mais ça n’a pas fonctionné. Alors j’ai vu avec mon imprimeur, près de chez moi. On avait notre lettre à nous, plus la lettre des formateurs de l’IRTS. Il avait à peine lu le truc et il a dit “Bon vous la voulez de quelle taille ?” Et voila, c’est parti comme ça, il a imprimé 1 affiche, 90 plaquettes en couleur et 120 en noir et blanc. Ce sont des compromis, le logo de l’imprimeur figure sur les documents. Pour la plaquette, ils font une fête de quartier et 2 étudiants du groupe se sont portés volontaires pour aider bénévolement. Ç a nous plait de partager la vie d’une association de quartier.
Méthodologie de travail en groupe – le point fort : l’échange
On a beaucoup communiqué. On était en stage. Dès qu’il y avait un problème on essayait de tous se joindre par mail. Tout le monde ne regardait pas ses mails, du coup il fallait prendre des décisions pour tout le groupe et c’était un peu compliqué… Une partie du groupe était très investie et une autre peut-être un peu moins. On n’arrivait pas toujours à avancer.
On s’est réunis 1 soir sur 3, on faisait des allers-retours… on en a fait du RER ! Tous les stands étaient faits hier soir sauf le nôtre. Ce matin, parce qu’on avait eu un petit souci hier par rapport à l’organisation, notre groupe est venu à 7 h, pour qu’il soit aussi beau que les autres…
Une seule note sera donnée à tous les étudiants du groupe. C’est une validation universitaire, de la matière Institutions sanitaires et sociales du semestre 1.
Par rapport à l’implication qu’on a pu avoir chacun par on pourrait se dire que ce n’est pas très équitable. Mais on ne compte pas le temps, on s’est tous apporté. Ceux qui étaient investis, ce n’était vraiment pas à moitié, on l’était vraiment à 200%…
Le fait que le groupe soit imposé, ça nous a forcé à communiquer avec des étudiants avec qui on n’avait quasi, voire jamais parlé. Du coup ça a renforcé les liens. Maintenant on connait les qualités de chacun, ça a été des révélations… et si on en a besoin, on peut aller les chercher. Ça peut toujours servir…
Pour la suite, on a appris à travailler en équipe et à voir que parfois ça se passe bien, ou des fois moins bien. Donc on apprend à rebondir, trouver un plan B… et à essayer que ça continue de bien se passer avec tout le monde.
Mohamed Sami – l’intervenant – nous avait prévenus. Dès le début, il nous a dit “Ah non mais là c’est trop beau, il y aura forcément un clash quelques part” et nous on lui a dit “Mais non !”
Ça n’a pas toujours été rose mais on a trouvé. Dans notre groupe, le point fort, c’est que dès qu’il y avait un problème on essayait de rebondir sur autre chose. On ne restait pas à ne rien faire. On s’est beaucoup posé la question “Mais qu’est ce qu’on fait ?” Mais ce qui est important c’est qu’on prenait des décisions.
Groupe Prévention spécialisée ES 1re année – Robin Froc, Ludovic Leclercq, Josepha Lucchese, Alexandra Petrakis, Laetitia Rabin, Alexandre Rasse, Tessa Ravi, Christelle Rebours, Mathilde Roland, Anais Porteau, Constance Saignes et Julie Sebrier.
Photos – ©Marie Christine Girod – IRTS 2014