L’histoire de nos sites de formations
Histoire de l’Institut de Travail Social et de Recherche Sociale de Montrouge (ITSRS)
La première école d’infirmières laïque
Le 29 janvier 1900, l’Association pour le Développement de l’Assistance aux Malades crée une école d’infirmières à domicile. Les locaux du 8 rue Garancière dans le 9e arrondissement de Paris sont exigus et le projet d’activité est encore réduit :
«L’école professionnelle d’assistance aux malades (…) ouverte sous le nom d’école d’infirmières à domicile, débutait d’une façon bien modeste (…). Deux chambres d’élèves, une un peu plus vaste pour notre directrice, un salon transformé en salle de cours et servant de salle à manger, tel fut le berceau de notre école»
Rapport sur l’école professionnelle d’assistance aux malades. Dole. Typographie L. Bernin. Juin 1901, p.3
Néanmoins, et ceci constitue une nouveauté à l’époque, la formation est essentiellement technique, professionnelle et surtout laïque.

Courant 1900, l’école déménage au 10 rue Amyot, dans le 5e arrondissement, sur la Montagne Sainte-Geneviève, entre le Panthéon et la rue Mouffetard. Parmi les intervenants, on trouve le philosophe Henri Bergson, André Siegfried, etc.
Comme l’explique Brigitte Bouquet : « l’école sera conçue comme la pièce maîtresse d’une œuvre sociale qui comportera de nombreux services qu’elle mettra progressivement en place et dont elle assurera personnellement la charge financière pour certains » Le 3 février 1901, afin de parfaire la pratique des élèves infirmières un petit hôpital gratuit de 6 lits est ouvert à des « femmes et jeunes filles vivant de leur travail »
Brigitte Bouquet. « A l’origine de Montrouge : une œuvre sociale », Les cahiers de la Recherche sur le Travail Social, 16/89, 1989
En 1908 (29 octobre), un décret ministériel déclare l’Association « d’utilité publique ». En 1928, une troisième année d’infirmière visiteuse de la tuberculose est ouverte.
Le 1er janvier 1932, l’école s’installe dans l’immeuble actuel, 1 rue du 11-Novembre à Montrouge. L’édifice est construit « grâce à l’appui moral et financier du Comité Américain pour les Régions Dévastées, et grâce aussi à une importante subvention du Gouvernement français »
Ecole Professionnelle d’Assistance aux Malades. Plaquette illustrée. Non datée
Cette construction est réalisée par W. Vetter appartenant au cabinet d’architecture d’Auguste Perret à qui l’on doit nombre de réalisations actuellement classées (comme le Conseil Economique et Social). L’inauguration officielle des locaux est faite le 20 juin 1932 en présence du Président de la République, Monsieur Albert Lebrun, ainsi que Monsieur André Tardieu, ancien Premier Ministre. Sont également présents à la cérémonie : le Ministre de la Santé Publique, le Préfet du Département de la Seine, le Préfet de Police, le Député de Montrouge, le Maire de Montrouge.
Après la seconde guerre mondiale, en 1953 est créée la Pouponnière Amyot qui se trouve au dernier étage de l’immeuble. Elle est « destinée à l’immunisation par le BCG des enfants nés dans les maternités parisiennes et dont le milieu familial est contaminé par la tuberculose. La pouponnière Amyot constituait de plus, un terrain de stage pour les élèves et un terrain de recherches médico-pyscho-sociales »
Maryvonne Giey-Boursier.CAD5. C.S.S.E. Rapport d’activités. Juillet 1976. Non paginé. Photos « inauguration » et « une salle de cours (Années 60). Bibliothèque Institut
Une école d’assistantes sociales

En 1956, la formation d’infirmière est définitivement abandonnée. L’Institut de Service Social, école pilote en service social, est à ce même moment créé.
De nouvelles formations sont créées en 1960 qui préfigurent pour l’une d’entre elle ce que sera en 1978 au niveau national le Diplôme Supérieur en Travail Social (DSTS), il s’agit de la formation des cadres des services sociaux et des monitrices des écoles de service social.
En 1964, le Centre d’Etudes de l’Inadaptation Sociale, unité qui sera rattachée à l’INSERM, s’installe dans les locaux de Montrouge. Il est dirigé par le professeur Duché.
Le département B orienté vers la formation des travailleurs sociaux des pays en voie de développement et le département C regroupant les formations supérieures et continue sont inaugurés en 1964. Le premier accueillera essentiellement des étudiants du continent africain, alors que le second est chargé d’étendre le champ d’intervention de l’Institut dans le domaine des formations post-diplôme.
Compte tenu de la forte régression de la tuberculose, la pouponnière Amyot reçoit désormais des enfants handicapés mentaux et débiles profonds.
Sous l’impulsion de son Président, le Docteur Bianquis, l’Association devient Fondation par un décret ministériel du 17 janvier 1978 qui modifie ses statuts. L’école affirme sa vocation dans la formation initiale des assistants de services sociaux et dans la formation supérieure des travailleurs sociaux. A cet effet, est signé, en 1978, le premier accord entre l’Institut et une Université. Il s’agit de l’IUT de Paris. L’objectif est de former en commun des Assistants de Service Social, titulaires après trois ans de formation du Diplôme Universitaire de Technologie (DUT) en Carrières Sociales et du Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social (DEASS).
Un Institut polyvalent
En 1980, une convention est signée avec l’Université de Paris-Nord Villetaneuse permettant l’obtention simultanée du Diplôme Supérieur en Travail Social (DSTS) et d’une Maîtrise de Sciences et Techniques en Sciences Sociales.
Le recrutement du département B cesse en 1981. La dernière promotion sortira en 1983. Néanmoins, une formation supérieure pour cadre étranger intitulée Division Internationale est organisée pour les Cadres Etrangers de l’Action Sociale. Elle est censée se substituer à l’ancien département B. Sa durée de vie sera relativement brève.
En 1986, l’Institut devient véritablement pluriprofessionnel. Des accords sont conclus avec la Caisse Nationale des Allocations Familiales, gestionnaire de l’école des Conseillers en Economie Sociale et Familiale ; l’Association gestionnaire de l’Institut de Formation et de Perfectionnement d’Educateurs Spécialisés (IFOPES) ; le Comité d’Etude de Soins et d’Action Permanente (CESAP) formant en cours d’emploi des aides médico-psychologiques ; l’Association Toute l’Enfance en Plein Air (TEPA) gestionnaire de l’école d’éducateurs de jeunes enfants.
En septembre 1986, ces organismes décident de se rassembler, de mettre en commun leurs moyens et leurs personnels. Les formations vont alors se multiplier, et le 13 août 1987, un arrêté ministériel agrée le centre en tant qu’Institut Régional du Travail Social d’Ile-de-France.
Une convention est signée avec l’Université de Paris-Nord Villetaneuse, en 1991, créant une formation universitaire et professionnelle (FPU) délivrant un diplôme traditionnel pour chaque formation un DEUG ainsi qu’une Licence d’Administration Economique et Sociale.
Depuis 1993, notre partenaire universitaire dans le cadre du DEUG, de la licence, mais aussi du DESS Développement Social Urbain et prochainement du D.S.T.S. est l’Université d’Evry Val d’Essonne.
Histoire de l’Institut Supérieur d’Intervention Sociale de Neuilly-sur-Marne (ISIS)
1948 – Dans le cadre de l’établissement public de Montesson (78) était créée l’École de Cadres de l’Éducation Surveillée. Cette école fut transférée quelques temps plus tard à Épinay-sur-Seine (93), recevant le nom de Centre de Formation d’Éducateurs Spécialisés (CFES).
1971 – (17 novembre) le Centre de Formation d’Éducateurs Spécialisés (CFES) déménageait à Neuilly-sur-Marne (93330), au 150 avenue Paul-Vaillant Couturier, prenant la dénomination d’ Institut de Formation des Techniciens de l’Enfance Inadaptée (IFTEI). L’Institut, administré par le CREAI Ile-de-France, avait pour mission principale la formation des professions du secteur socio-éducatif et médico-social. Les locaux et les installations pédagogiques pouvaient alors accueillir aisément 640 étudiants avec un internat à la surface habitable de plus de 3000 m2 dont 120 chambres.
1974 – (11 octobre) Le Conseil d’administration du CREAI décide de donner à l’IFTEI le nom d’Institut Georges Heuyer (IGH), nom d’un médecin ayant considérablement œuvré pour la construction du secteur de l’enfance inadaptée.
1986 – La politique d’internat sera progressivement abandonnée, laissant en place une vingtaine de chambres. Parallèlement, le CREAI Ile-de-France initiait un pôle de formation et d’animation régionale Boulevard Raspail à Paris (14ème). Ce pôle « branché sur l’environnement » entendait développer ses fonctions traditionnelles d’emploi, d’animation, d’études et de recherches au service du développement du secteur social et médico-social.
1989 – Le CREAI absorbe deux écoles parisiennes : le Centre de formation et de recherche en travail social (CFRTS) de Paris, assurant la formation d’assistants de service social et le Centre de formation professionnelle (CFP) de Boulogne-Billancourt (92), assurant la formation d’éducateurs de jeunes enfants. Conjointement, durant cette année, ces trois écoles mettent en œuvre un projet de formation avec l’Université Paris 13 de Villetaneuse (93).
1990 – (septembre) Le CREAI, dans le cadre de cette fusion décide que l’Institut Georges Heuyer (IGH) prendra le nom d’Institut Supérieur d’Intervention Sociale (ISIS). Cette nouvelle appellation consacre une double volonté : construire une formation professionnelle en transversalité et doter les travailleurs sociaux d’une solide formation universitaire en s’appuyant sur l’enseignement dispensé dans le cadre de la licence Administration Économique et Sociale (AES) par Paris 13.
1996 – Le CREAI prend la décision de mettre en place un processus de séparation de ses activités et à moyens termes de ne plus assurer l’administration et la gestion du centre de formation ISIS. Progressivement les activités des deux pôles se sépareront pour aboutir à une indépendance de gestion et une autonomie pédagogique.
L’IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne
2001 – (2 novembre) La Fondation ITSRS absorbe par fusion l’ISIS, qui par décision du Conseil de Fondation en date du 20 juin 2003 recevra sa nouvelle dénomination pour les deux sites de formation : IRTS Ile-de-France Montrouge / Neuilly-sur-Marne.
Les IRTS ont vocation à conduire des actions de formation, d’étude et de recherche orientées vers l’analyse des qualifications professionnelles ainsi que des modes d’intervention sociale et de leur adaptation aux besoins de l’action sociale et médico-sociale.
Celui-ci forme, à Montrouge et à Neuilly-sur-Marne, des professionnels de tous niveaux (du niveau V au Niveau I) : Auxiliaires de vie sociale, Aides médico-psychologiques, Moniteurs d’atelier, Moniteurs éducateurs, Educateurs techniques spécialisés, Conseillers en économie sociale et familiale, Educateurs de jeunes enfants, Assistants de service social, Educateurs spécialisés, chefs de service, directeurs d’établissements… soit au total plus de 1 700 étudiants.
Tant à Montrouge qu’à Neuilly-sur-Marne, les formations aux diplômes d’Etat de niveau III (après le baccalauréat) sont doublées d’une validation universitaire par une licence d’Administration Economique et Sociale (AES). Le site de Montrouge a une convention de partenariat avec l’Université Evry Val d’Essonne. Le site de Neuilly-sur-Marne a une convention équivalente avec l’Université Paris 13 Villetaneuse.
Ces partenaires sont également associés pour les formations supérieures qui intéressent les cadres de direction des établissements et services sociaux et médico-sociaux.
Des journées de formation sont régulièrement organisées rassemblant des formateurs et des praticiens sur des thématiques d’actualité en vue de leur perfectionnement professionnel.
Des actions sur site sont également mises en œuvre pour répondre aux besoins spécifiques des professionnels et des employeurs.
L’IRTS dispose enfin d’un pôle formations supérieures et recherche, ainsi que de deux centres de documentation.