La rentrée à l’IRTS – septembre 2016

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Jeudi 1er septembre 2016
Sur le site de Neuilly-sur-Marne ce sont les cours pour les 2es années assistant de service social, éducateur de jeunes enfants et éducateur spécialisé qui reprennent les cours.
C’est la rentrée, sur le site de Montrouge, pour les 1res et 3es années assistant de service social, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé & pour les conseillers en économie sociale familiale. Focus sur le site de Montrouge.
Pour les 1res années, la matinée sera consacrée aux mots d’accueil d’Éric Marchandet, direction générale de l’IRTS ; d’Yvan Grimaldi, directeur de site ; de Catherine Boulenger & Marie-Pierre Francis, responsables des formations de niveau III. L’équipe de formation est présente, un petit mot de bienvenue de chacun…
Le message d’accueil d’Yvan Grimaldi, directeur de site
Errance de l’apprentissage et lutte pour la reconnaissance
La Fondation ITSRS a été fondée en 1900, mais est bien plus connue en tant qu’IRTS. Elle porte un autre établissement à Neuilly-sur-Marne, dans le 93. Ce bâtiment où vous êtes est construit sur 6 niveaux, on y trouve un peu plus de 50 salles de formation, un centre de ressources documentaires, une salle de restauration, deux pianos mais un seul peut éventuellement produire de la musique, un joli jardin, des vigiles, et puis de nombreux intervenants, des professeurs, des formateurs, des professionnels de terrain. Il y a aussi dans ce bâtiment le siège de la Fondation situé au 1er étage.
Nous dispensons des formations diverses, depuis la Prépa, en passant par maîtresses de maison, conseillers en économie sociale familiale… jusqu’aux fonctions de direction.
Mis à part des cours en amphithéâtre, vous aurez des temps de regroupement en moyens ou petits groupes, ainsi que des temps d’entretiens individuels, avec en plus les immersions en stages aux architectures différentes suivant les diplômes.
Ce que je dessine ici, c’est une sorte de cartographie des divers interlocuteurs que vous rencontrerez en formation : peut-être des enseignants que vous verrez parfois trop peu, bien sûr des étudiants devenus au fil du temps des compagnons de route, amis ou non, mais que vous devrez supporter pendant 3 ans. A vous de profiter de ce contexte de la rencontre autour des idées du métier, pour tisser des liens forts. Souvent, la formation initiale est pleine de promesses, y compris sur le plan affectif.
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Vous rencontrerez bien sûr les assistantes pédagogiques, formidables de patience et de conseils : un conseil justement, “mettez-les-vous dans la poche” car elles jouent un rôle très important tout au long de la formation. Les assistantes pédagogiques ne souhaitent qu’une seule chose, comme nous tous ici dans cette salle : que ce temps passé à l’IRTS soit un temps de réussite personnelle, remplis si possible d’expériences fortes.
De fait, l’apprentissage de la vie professionnelle commence pour certains, par votre capacité à vous mouvoir dans cet organisme, avec ses acteurs multiples et ses règles nécessaires au bon fonctionnement du vivre ensemble.
Le but est que vous preniez peu à peu confiance dans une organisation qui ressemble à l’école, mais qui n’en est plus vraiment une. Contrairement à l’école où souffrent certains enfants et adolescents – en tout cas ils s’y ennuient souvent – le savoir ne devrait pas être manipulé comme une violence des adultes sur la jeunesse. Jeunesse dont ils craignent inconsciemment qu’elle prendra leur place. L’IRTS n’échappe pas à cette réalité plutôt dynamique : les institutions éducatives sont aussi et surtout des espaces de confrontations générationnelles…
Vous rencontrerez aussi des documentalistes, qui vous aideront à rechercher des ouvrages, des revues spécialisées, des grands auteurs pour la rédaction de vos écrits, mémoire… il vous faudra avec leur aide précieuse, vous retrouver dans ce dédale d’informations, et aussi apprendre à vous passer des multiples sollicitations produites par votre smartphone.
Arrêtons-nous un instant sur cette question épineuse de la place du smartphone dans les situations éducatives ou scolaires. L’acte d’apprendre et de réfléchir suppose de la concentration. De nombreux formateurs déplorent que de plus en plus d’étudiants soient occupés à plusieurs tâches à la fois dans l’espace de formation.
Cette réalité est préoccupante, car les métiers du travail social supposent une grande expertise de la relation aux autres. On peut penser que les relations hyper connectées nuisent à la qualité des relations : certains jeunes très connectés seraient de moins en moins empathiques, c’est-à-dire dans l’incapacité d’écouter profondément l’autre, de partager avec lui sa singularité, ses émotions… d’être moins capables d’introspection… le “je partage donc je suis…” se déploie. C’est certes séduisant, mais loin de l’exigence attendue à l’IRTS : étudier suppose une capacité de solitude aux vertus de plus en plus vécues comme une angoisse de la déconnection du smartphone.
Du reste, dans la relation d’aide ou éducative, ce partage en question nécessite plutôt un tiers culturel ou artistique, une médiation, dans le but premier de produire de la joie, de la confiance, de susciter du désir chez les bénéficiaires. Aussi, à l’IRTS vous rencontrerez des artistes… prenez les au sérieux car les artistes sont bien souvent le dernier rempart avant le désespoir qui peut atteindre les publics du travail social, et parfois les travailleurs sociaux eux-mêmes, car la carrière est longue.
Et enfin, vous rencontrerez les formateurs – cette drôle d’espèce d’éducateurs pour adultes – bienveillants, exigeants aussi, et souvent justes dans l’exercice de leur métier. Le formateur à l’IRTS est soit un professionnel du secteur, soit un universitaire, parfois les deux, et qui a ce souci dans sa carrière, d’alterner entre d’un côté des pratiques de terrain et de l’autre, la pédagogie. Comme passeur de savoir ou de valeurs, le formateur construit donc avec vous des situations d’apprentissage.
J’essaie aujourd’hui de m’extraire d’un discours publicitaire. Néanmoins sur le marché des diplômes, vous ressortirez ici avec 2 titres, un diplôme d’État très reconnu et une licence, comme indispensable ticket d’entrée d’un cursus universitaire, pour ceux qui auront le souhait de continuer leurs études.
Heureusement, l’idéal des salariés de l’IRTS ne s’arrête pas à la satisfaction statistique des réussites aux diplômes et son cortège de notes, et de mentions… même si l’obtention de ces titres est un enjeu fort pour chacun d’entre vous. Plus largement, le diplôme associé à la compétence du métier, reste un passeport très précieux pour rentrer dans la vie professionnelle, donc quitter cette jeunesse qui n’est sensée n’être qu’un passage, pour entrer dans la catégorie des adultes, une catégorie de plus en plus difficile d’accès malheureusement, faute d’emploi stable et de logement.
Le cœur de métier de l’IRTS, c’est avant tout de faire de vous des professionnels du travail social ou de l’éducation, et le diplôme en soit, s’il est un signe de reconnaissance, n’en est pas la garantie. Ce qui suppose d’autres exigences, dont celle de favoriser la réalisation de multiples apprentissages constitutifs d’une socialisation professionnelle, vous permettant un jour d’être reconnu par d’autres comme assistant de service social, éducateur… Ce processus est long, complexe et passionnant car par définition imprévisible pour la bonne et simple raison, que ni vous ni moi, ne connaissons ce que nous sommes en train de devenir
Mais le fait d’apprendre, de rentrer dans un processus d’apprentissage n’est pas un vain mot. Michel Serres, philosophe de l’éducation nous dit dans son livre “Le tiers instruit” : “Aucun apprentissage n’évite le voyage. Qui ne bouge n’apprend rien. Oui, pars, divise toi en parts. Tu étais unique et tu vas devenir plusieurs, et parfois incohérent… Car il n’y a pas d’apprentissage sans exposition souvent dangereuse à l’autre. Je ne saurai jamais plus qui je suis, où je suis, d’où je viens, où je vais, par où passer. Je m’expose à autrui, aux étrangetés. Apprendre lance l’errance.”
Le formateur est donc celui qui va vous laisser entamer et poursuivre votre voyage sans vous laisser seul dans cette errance. Entre vous et cette destination inconnue, il y a le savoir, la culture, les techniques du métier, les rencontres significatives.
L’apprentissage du métier vous engagera parfois sur des chemins de traverse, pour vous conduire dans un lieu et dans une manière d’être et de faire les choses, ignorés de vous aujourd’hui. Certains ne savent peut-être pas que demain, ils changeront de voie professionnelle. Les apprentissages à l’IRTS jouent ce rôle-là : vous aider à bifurquer, que cela soit en direction du métier, ou parfois pour en sortir.
Mais bon, rassurez-vous, je ne suis pas en train d’évoquer devant vous l’image d’un IRTS au sein duquel des centaines d’étudiants seraient errants dans des couloirs, dans une quête sans fin de la connaissance d’eux même. Car le désir d’apprendre dépend aussi et surtout de la valeur que l’on peut s’attribuer, par la confiance obtenue dans les relations avec les autres. Dans nos rapports à autrui, l’image positive que nous pouvons avoir de nous-même dépend du regard, des jugements et du comportement des autres à notre égard. Dans le sillage d’Axel Honneth, philosophe allemand, on devrait trouver à l’IRTS, les trois principes de reconnaissance qu’il a développé dans la thèse de son livre intitulé “La lutte pour la reconnaissance”.
– La reconnaissance passe d’abord par l’amour, l’amitié, dans la sphère de l’intimité, et qui nous permet, de prendre conscience de la qualité de notre propre existence d’êtres de désirs et de besoins.
– Le 2e registre de reconnaissance porte sur les relations juridiques. Cette reconnaissance dépend alors des droits qui nous sont attribués, permettant “le respect de soi”, à savoir la certitude de la valeur de notre propre liberté. A l’IRTS, ce sont toutes ces règles collectives, qui permettent de lutter contre le sentiment individuel de l’injustice ou du mépris : critères de notations, relations avec le formateur pour comprendre une difficulté, règlement des études, instances participatives, telles les Comité technique pédagogique – CTP –, le syndicat UNEF, la représentation au Conseil de Fondation.
Ces espaces d’expression permettent notamment d’évoquer un dysfonctionnement, ou vous conduire à manifester contre certains projets de loi… Dans un esprit d’écoute et de dialogue, favorisant la négociation, les équipes pédagogiques sont très attentives à cet investissement des étudiants dans la vie collective de l’IRTS, même si ce double cursus sera très prenant dans votre quotidien, mais sachez-le, il l’est aussi dans le nôtre.
– Ce qui nous amène à ce 3e registre de la reconnaissance : la contribution de nos activités individuelles au bien commun de la société, produisant une forme “d’estime de soi”, par le sentiment que l’activité que nous faisons a une fonction sociale pour la collectivité.
De ce point de vue-là, les salariés de l’IRTS sont eux aussi en quête de cette “estime de soi”, et à ce titre, ils sont animés de désirs similaires à ceux qui poussent la plupart d’entre vous dans votre projet de devenir travailleur social : la solidarité et la justice sociale, afin de contribuer utilement au bien collectif.
Merci à tous, et bon courage pour cette nouvelle aventure.
Chaque filière partira ensuite dans sa salle pour une rencontre avec l’ensemble de l’équipe pédagogique de sa filière.
Après la pause déjeuner, c’est la rencontre conjointe IRTS et l’équipe pédagogique de l’Université Paris 13 – SPC pour une présentation des 3 licences : Administration économique et sociale ; Sciences sanitaires et sociales & Clinique-Psychologie.
Yvan Grimaldi, directeur de site et Hugues Dublineau, président de la Fondation ITSRS ouvrent l’après-midi.
Cette année c’est sous le signe du changement dans la continuité qu’André Tardieu laisse la place à Olivier Oudar, nouveau vice-président de la Commission de la formation et de la vie universitaire – CFVU.
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Vendredi 2 septembre 2016
C’est le dernier jour de la semaine… et celui de la rentrée, sur le site de Montrouge, pour les 2es années assistant de service social, éducateur de jeunes enfants & éducateur spécialisé.
Un moment fort dans le jardin, c’est celui du déjeuner partagé pour accueillir les nouveaux étudiants. Chacun a préparé une salade, une tarte, des petits toasts… apporté une boisson, des chips…
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Lundi 5 septembre 2016
Sur le site de Montrouge, les étudiants de 1re année moniteur-éducateur sont accueillis.
C’est sous une pluie toute fine, que sur le site de Neuilly-sur-Marne, les étudiants de 1re année assistant de service social, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé & moniteur-éducateur ont fait leur rentrée. A l’instar d’un vieil adage, rentrée pluvieuse, rentrée heureuse…
Un petit déjeuner préparé par le BDE – qui sera présent tous les matins du mois de septembre – pour débuter la journée en douceur.
Brigitte Derelle, directrice du site de Neuilly-sur-Marne accueille les nouveaux étudiants en présence de toute l’équipe pédagogique, mot de bienvenue, quelques conseils et présentation du déroulé de cette 1re journée.
Eric Marchandet, chargé de mission direction générale, revient ensuite sur les attendus et le sens de la formation.
L’après-midi sera consacré à la rencontre avec l’Université Paris 13 – SPC pour une présentation des 3 licences : Administration économique et sociale ; Sciences sanitaires et sociales & Clinique-Psychologie par
André Tardieu, ancien vice-président de la Commission de la formation et de la vie universitaire – CFVU et en présence de Brigitte Derelle, directrice de site ; Eric Marchandet, chargé de mission direction générale & Hugues Dublineau, président de la Fondation ITSRS.
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Durant le mois de septembre 2016
L’Institut se remplit de semaine en semaine… Le 12 septembre 2016 se sont les étudiants de la filière éducateur spécialisé en 1 an et à ceux de 2e année moniteur-éducateur du site de Montrouge qui font leur rentrée.
Et le 19 septembre 2016 ce sont les dernières rentrées du mois de septembre 2016 à l’IRTS et sous les parapluies… étudiants de la Prépa et étudiants éducateur technique spécialisé de 1re année sur le site de Montrouge.
Photos – ©Marie Christine Girod – IRTS 2016
Le barbecue de rentrée
Le jeudi 22 septembre 2016, le BDE de Neuilly-sur-Marne a proposé à tous les étudiants un Barbecue sur le temps du midi. Un moment pour partager un instant convivial, dans la bonne humeur, qui nous l’espérons, deviendra une institution au sein même de notre école pour les mois et les années à venir.
Car au-delà de vivre pleinement notre formation il est tout aussi important de créer et de véhiculer une solidarité inter-formation.
Chez nous peu importe quelle filière tu as choisie, nous sommes solidaires et nous commençons par partager, pour prouver que le mot ” SOCIAL” n’est pas juste écrit à l’entrée de l’IRTS, il est ce qui nous représente.
Le BDE
Photos – ©BDE Neuilly-sur-Marne IRTS 2016