La rentrée des étudiants à l’IRTS – septembre 2017
La rentrée c’est parfois un peu angoissant pour les étudiants. Alors à l’IRTS, les équipes pédagogiques de chaque site, en parallèle avec les temps plus formels, mettent en place des moments forts favorisant ainsi l’expression, la rencontre entre tous, la convivialité : petit-déjeuner offert par le BDE, accueil en couleurs, jeu de piste, ateliers d’écriture, atelier vidéo, pique-nique…
Le site de Montrouge
Le vendredi 1er septembre 2017, le soleil est encore un peu timide et c’est la 1re rentrée d’étudiants à l’IRTS. Les 1res années assistant de service social, éducateur de jeunes enfants & éducateur spécialisé s’installent petit-à-petit dans l’amphi Tom. Une journée qui débute avec l’accueil des étudiants en présence de l’équipe pédagogique par Éric Marchandet, délégué général, Clément Bosqué, directeur du site de Montrouge & Marie-Pierre Francis, responsable des niveaux III.
Le mot d’accueil de Clément Bosqué
Mesdames et Messieurs,
C’est avec beaucoup d’émotion que je salue l’entrée de vos 3 promotions dans cet établissement plus que centenaire. […] Vous venez ici recevoir des enseignements. Une partie non négligeable de ce que vous vivrez aura trait aussi aux rencontres que vous ferez : avec les autres étudiants, avec un ou plusieurs formateurs ou enseignants qui orienteront votre conception du métier, avec votre référent de stage sur le terrain, avec des professionnels, futurs collègues.
[…] L’équipe vous accompagnera dans l’apprentissage d’habitudes de travail : sélectionner, hiérarchiser l’information, constituer une bibliographie etc. tant il est vrai qu’il est attendu des travailleurs sociaux d’être des professionnels agiles sur un plan pratique mais aussi sur un plan intellectuel.
Vous aurez peut-être le sentiment que vos formateurs attendent beaucoup de vous, mais cela reflète les attentes de vos futurs employeurs et des personnes que vous accompagnerez. Il faudra donc faire appel à toutes vos ressources pour vous concentrer, ne pas vous noyer dans un verre d’eau, distinguer l’essentiel de l’accessoire. Compétences d’étudiants, je l’ai dit, mais aussi compétences professionnelles !
Parmi ces essentiels figurent en bonne place à l’IRTS, de longue tradition, la culture et l’art. C’est parce que ces domaines représentent ce qu’il y a de plus intense parmi les expériences humaines, et parce que l’art reflète, mais aussi ouvre l’expérience humaine, qu’une place privilégiée leur est ici accordée, notamment par le biais de dispositifs comme celui des médiations créatives. Ces moments resteront, à coup sûr, des souvenirs forts de votre formation.
Votre formation comprendra des cours en amphithéâtre, mais aussi des temps dits de regroupement en moyens ou petits groupes, des temps d’entretiens individuels, ainsi que des immersions en stages dans des déroulés différents en fonction du diplôme. L’alternance intégrative est un principe pédagogique à l’origine de collaborations étroites avec les sites qualifiants, et d’une co-construction des apprentissages entre le centre de formation et les lieux de stages.
Les formateurs qui vont vous accompagner ne sont pas simplement des enseignants chargés de transmettre des contenus de cours, mais des professionnels ayant une riche expérience de terrain. Leur recul, leur réflexion, souvent leur formation universitaire complémentaire, les rendent aptes à vous donner des clefs de compréhension du secteur et des repères fondateurs en termes d’identité professionnelle.
Le contexte de la formation en travail social fait l’objet de projets de réforme des diplômes et de leurs référentiels, dont le résultat ne nous est pas encore connu. D’ores et déjà, cependant, la loi prévoit désormais que les centres soient accrédités par une université pour accoler le grade de licence aux diplômes d’État ASS, CESF, EJE et ES. Nous aurons l’occasion de revenir sur l’articulation de ce cursus unique à double validation cet après-midi en présence des représentants de l’université Paris 13-SPC.
Permettez-moi de citer un philosophe bien connu à qui l’on doit beaucoup de la pensée moderne de l’éducation et, sans doute, du travail social. Jean-Jacques Rousseau écrit dans “l’Émile” que nous naissons sans rien connaître ; éduquer consisterait à remplir cette page blanche de choses qui ne s’y trouvaient pas. Les enseignements que vous recevrez ici viendront remettre en question cette évidence. Les sciences humaines, surtout, montrent que l’être humain, dès la naissance, est tout sauf une page blanche. C’est toute la noblesse du travail social, à rebours d’une conception moderne du progrès ou du projet individuel quelque peu agressive, que de faire avec l’être humain tel qu’il est, la personne telle qu’elle se présente, avec ses carences, certes, mais aussi ses capacités. Il s’agira d’initier le recours à ses capacités.
C’est pourquoi le projet d’établissement de l’IRTS porte 4 dimensions de la professionnalité qui fondent la responsabilité professionnelle des travailleurs sociaux :
– un engagement individuel fort
– la référence aux valeurs fondatrices de l’action sociale – que sont le respect de l’absolue dignité de la personne humaine, la défense et la promotion de ses droits
– la dimension éthique consistant à activer la ressource existante dans chaque être humain
– et enfin, une exigence première de formation initiale et continue consistant à toujours s’efforcer à comprendre et à se comprendre.
Notre modèle pédagogique s’appuie, dans le respect des référentiels professionnels régissant chaque formation, sur la transversalité des approches et des logiques de métiers différentes mais complémentaires.
Je souhaite à chacun d’entre vous de se reconnaître dans cette formation et le métier auquel elle prépare. Bien sûr, nous sommes pleinement confiants dans les potentialités de nos étudiants, qui souvent nous surprennent. Et nous sommes là pour accomplir notre mission, qui est de vous accompagner jusqu’à notre destination finale : le diplôme d’État.
Mais nous savons, car cela arrive chaque année, que les choses seront plus compliquées pour certains d’entre vous, pour toutes sortes de raisons, car chaque parcours d’étudiant est unique. Permettez-moi d’en dire un mot. Il n’est pas de honte à se rendre compte que l’on n’a pas emprunté la voie qui nous convenait, ou que la réalité ne correspond pas aux espoirs que l’on avait. C’est une capacité essentielle pour tout métier et, oserai-je dire, pour la vie que d’être en mesure de reconnaître que l’on s’est trompé et d’en tirer les conséquences. Sachez que nos équipes sont aussi là pour entendre et accompagner au mieux ceux qui parviendraient à un tel constat. Faudra-t-il, alors, parler d’échec ? Peut-être, ou peut-être pas. Mais l’échec – à un examen, un entretien, une évaluation –, nous invite à nous remettre en question et à affronter les difficultés rencontrées. En cela, il représente un apprentissage fondamental qui, dans bien des cas, s’avère n’être qu’un passage vers une réussite à venir.
Je voudrais conclure en vous invitant à vous saisir des opportunités qui vous sont offertes de faire entendre votre voix au travers des instances participatives telles que les Comité technique pédagogique – CTP –, le syndicat UNEF, la représentation au Conseil de Fondation. Ces espaces d’expression vous permettront de vous situer, au-delà de votre situation individuelle, à un niveau de responsabilité collective. Vous pourrez y porter une parole à laquelle, soyez-en convaincu, nous attachons beaucoup de prix.
Je vous remercie et vous souhaite une très bonne rentrée et une très belle 1re année à l’IRTS.
Après la pause
Puis chaque filière se retrouve avec son responsable pour un temps d’information spécifique. Isabelle Tiret, responsable de la filière Assistant de service social est accompagnée d’Olivier Bonnin, journaliste au Guide familial. Il passera la matinée de rentrée avec les étudiants pour rédiger un article intitulé Première rentrée pour les assistantes sociales de demain en ligne sur le site du Guide familial.
Partenariat université Paris 13-SPC IRTS
Après la pause déjeuner, c’est la rencontre des étudiants avec l’IRTS et l’équipe pédagogique de l’Université Paris 13-SPC pour une présentation de l’université, des droits liés au statuts d’étudiant & des 3 licences : Administration économique et sociale, Sciences sanitaires et sociales & Clinique-Psychologie.
Après les interventions d’André Tardieu, président du comité de pilotage du partenariat – Paris 13-SPC – et de Catherine Roulhac, responsable des partenariats universitaires – IRTS – Corinne Lanzarini et Xavier Dauchy présentent respectivement les parcours SSS & AES.
La suite : découverte, initiation, exploration, création
La semaine se poursuit avec 3 journées d’ateliers d’écriture intitulés Oser écrire animés par des duos professionnel/ formateur. Il est proposé aux étudiants d’aborder les représentations des métiers du social et médico-social. : Avec quelles images, mots, idées, préjugés, clichés, souvenirs, je rentre en formation ? Un des 17 ateliers d’écriture a produit, non pas des textes, mais une vidéo.
Le mercredi 6 septembre 2017, le temps n’est pas très clément mais les étudiants et les équipes pédagogiques de l’IRTS partagent leurs spécialités culinaires lors d’un grand pique-nique dans le jardin.
Site de Neuilly-sur-Marne
Lundi 4 septembre 2017, 10h, 1er jour pour les 1res années assistant de service social, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé & moniteur-éducateur. Un chaleureux petit déjeuner très apprécié est offert par le BDE aux étudiants.
Brigitte Derelle, directrice du site de Neuilly-sur-Marne accueille les nouveaux étudiants en présence de toute l’équipe pédagogique, mot de bienvenue, quelques conseils et présentation du déroulé de cette 1re journée. Éric Marchandet, délégué général, revient ensuite sur les attendus et le sens de la formation. L’équipe pédagogique de l’IRTS donne 3 valeurs de l’IRTS – l’engagement, la solidarité et la tolérance. Une séquence haute en couleur, bien rythmée : musique, vidéo…
Se former par le jeu
14h, les 165 étudiants sont accueillis en petits ateliers intitulés Droits et devoirs des étudiants. Chaque atelier est animé par un formateur.
Salle ES001[[Salle ES001 – E pour extérieur, S c’est une salle et 001, c’est la 1re que l’on trouve.]], ça ne s’invente pas… il fait chaud, on fait courant d’air… Ludovic Aelbrecht, formateur à l’IRTS, introduit l’atelier. Notre ambition est de vous professionnaliser, c’est à dire faire de vous des professionnels responsables. Vous allez devoir prendre un certain nombre de décisions une fois que vous serez en poste. Lorsque vous êtes à l’école vous pouvez vous tromper, vous êtes dans un processus de formation. Une fois que vous êtes diplômés vous êtes en responsabilité. C’est pourquoi cet après-midi nous allons mettre droits et devoirs en débat. Tout le monde a à peu près une idée de ce qu’il doit faire ou ne pas faire dans une institution, on va essayer de clarifier ça ensemble…
Chaque étudiant est invité à se présenter en quelques mots. Maeva est auxiliaire de vie sociale, elle accompagnait des enfants en situation de handicap dans un collège. Elle souhaite devenir monitrice-éducatrice pour s’investir plus. Andrew, trouvait ses cours en DUT sciences et génie des matériaux trop éloignés de la relation humaine. Il a décidé, après des stages en crèche, de se réorienter vers le métier d’éducateur de jeunes enfants. Zoé, issue d’une famille investie dans le secteur social, souhaite devenir éducatrice spécialisée et sa passion c’est l’équitation. Et pourquoi pas plus tard, être équitherapeute…
Un beau tour de table qui témoigne de la diversité des étudiants à l’IRTS.
Avant de lancer le débat, un petit jeu… 1 exemplaire du règlement intérieur de l’IRTS est donné à chaque étudiant. 1 groupe travaillera sur les droits et l’autre sur les devoirs. Cartons de Bristol et feutres en main, les étudiants font appel à leur imagination. 1 devoir ou 1 droit extrait du règlement intérieur est traduit en dessin sur 1 carton. La difficulté ne réside pas dans le fait d’être un bon dessinateur. Quoique…
1 heure après, le 1er groupe présente à tous l’1 de ses cartons, sans rien dire. Le droit à l’image dit un étudiant à l’apparition de la carte. Vous êtes tous d’accord pour que votre image soit utilisée par l’IRTS ? demande le formateur. Mais on peut refuser… dire non glisse une étudiante. N’est-ce pas ça le droit à l’image ?
Carton suivant… Le droit à l’élection. Le binôme précise que sur leur dessin est écrit le mot parité mais cela ne se voit pas. Comme d’hab ! lance quelqu’un…
Extraits des débats
Ludovic Aelbrecht revient sur la liberté d’expression. Là, l’accent a été mis par le groupe sur la liberté de penser, la liberté d’opinion. Comment faire valoir son opinion alors même qu’elle est différente de celle de l’autre ?
Une étudiante dit qu’il suffit de présenter des arguments. Une autre qu’il s’agit avant tout de savoir écouter l’opinion de l’autre et exposer la sienne pour faire entendre son point de vue. Les échanges se poursuivent entre étudiants : ce n’est pas forcément présenter des arguments car ça veut dire qu’il y a un qui a raison et l’autre à tort. Alors que c’est tout simplement qu’on a des idées différentes et que l’on peut en débattre jusqu’à la fin des temps, on ne sera jamais d’accord. Donc il faut juste accepter qu’on ait des avis différents sur les choses. Et on expose nos idées tout simplement.
Et comment se construit une opinion alors ? Est-ce que vous vous êtes déjà posés la question de savoir pourquoi vous pensez ce que vous pensez ? rebondit Ludovic Aelbrecht. Les questions s’enchaînent… Les échanges sont passionnants, les avis sont étayés, parfois bien tranchés…
La formation va vous bousculer précise Ludovic Aelbrecht. En formation vous allez mettre en question vos opinions et ce que vous pensez. Non pas qu’elles soient bonnes ou mauvaise, mais ce que l’on va questionner c’est le fait que vous soyez sûr des idées que vous défendez. Il n’y a pas de vision unique du monde. Et ce qu’il est important de chercher c’est de comprendre pourquoi vous, vous voyez le monde de cette manière. Car cela va avoir une incidence sur la manière dont vous exercez votre métier… Vous allez exercer un métier de la relation. Vous allez transmettre des choses aux personnes que vous allez accompagner.
Aujourd’hui vous êtes à l’IRTS, vous avez tout le loisir de questionner les choses. Faites-le autant que vous le pouvez. Vous avez 2 ou 3 ans pour ça, pour essayer de trouver les bonnes questions et vous verrez que c’est déjà beaucoup. Pour trouver la bonne question qui se pose par rapport à un problème, cela signifie que l’on sait déjà de quoi on parle. Je vous rassure des réponses vous allez en trouver aussi. Et il y en a plein aussi dans les livres accessibles notamment au centre de ressources documentaires de l’IRTS…
Les 2 heures passent très vite, la place manque pour écrire tout ce qui s’est dit…
Vous voyez qu’il y a plein de règles astreignantes dans cette institution. La 1re : demain être à l’heure, 9h, pour le jeu de piste.
Ce qu’en pensent les étudiants
Marie- Pierre Guiolet a 36 ans et est étudiante Éducateur de jeunes enfants.
J’ai fait 15 ans de secrétariat… la lassitude a commencé à se faire sentir. J’avais un projet de longue date : créer une micro crèche. Je suis en reconversion professionnelle.
Cette journée de rentrée, je l’appréhendais parce que c’est que quelque chose de tout nouveau Ça fait un petit peu peur de reprendre les études à 36 ans tout en étant mère de famille et tout… Il faut que je me réadapte.
Après la présentation de la directrice et du délégué général, ils nous ont vite mis à l’aise tout en annonçant la couleur. J’ai trouvé ça très bien. L’enjeu est important ça va être 3 années riches. Il va falloir garder la tête sur les épaules et ne pas lâcher. Je pense qu’il y aura des hauts et des bas. Mais on a l’air d’être bien entouré par l’équipe pédagogique. Un bon accueil par les étudiants, qui nous ont préparé le petit-déjeuner. L’après-midi on a continué avec un travail en groupe sur nos droits et devoirs. Alors j’ai bien retenu qu’on ne doit pas utiliser son téléphone portable. C’est dans le règlement intérieur et ça a été redit ce matin. On a droit d’accès aux locaux avec des espaces qui nous sont réservés. On a le droit d’opinion et d’expression dans le respect de la laïcité bien-sûr. Il y a le devoir de ponctualité, d’être présent en cours… Ça nous met tout de suite dans le bain dès la 1re journée. Toutes mes appréhensions sont parties, je suis dedans. C’est parti pour 3 ans.
Juan Rodriguez a 27 ans et est étudiant Éducateur spécialisé.
J’étais en Fac de sport. Un été, j’ai rencontré une équipe de prévention spécialisée. Ils m’ont proposé un CDD à mi-temps puis un temps plein qui s’est transformé en CDI. L’association souhaitait que je me forme et moi aussi car j’avais abandonné en licence. Je voulais une formation diplômante.
Ce matin je suis arrivé, je n’étais pas inscrit sur les listes car il y a un petit souci dans l’administratif avec ma direction. Mais au final, je suis là et c’est super. Tout ce qu’on nous a dit depuis ce matin, ça tombe sous le sens. Le respect avant tout, entre nous, envers les autres, dans notre travail… L’assiduité en cours, c’est une obligation pour moi. Je trouve les formateurs assez proches des étudiants. En tout cas par rapport à ce que j’ai connu à la Fac. On comprend bien que ces 3 ans vont être intenses. Ce que d’ailleurs nous ont confirmé les 2es et 3es présents aujourd’hui pour nous accueillir.
C’est avec leur passeport droits et devoirs en main que cette journée de rentrée s’achève pour les 1res années ASS, EJE, ES et ME de l’IRTS. Ils pourront y noter ce qu’ils ont retenu de l’atelier.
Photos – ©Sabine Celestin, Marie Christine Girod & Chrystelle Pierre – IRTS 2017