La revue de presse d’Anne Bernard – 2e trimestre 2015
Anne Bernard, documentaliste à l’IRTS, nous permet depuis quelques années, de suivre l’actualité “papier” du secteur.
Voici sa sélection d’articles, publications, émissions de radio, documentaires & expositions – 2e trimestre 2015.
Avril 2015
ASH – N°2905
Rubrique Décryptage – Des formes alternatives d’habitat pour plus d’autonomie. Entre le logement privé et l’établissement, les formules d’habitat intermédiaire à destination des personnes handicapées se multiplient en réponse à leur aspiration à vivre au cœur de la cité. Particularité ? La présence d’une aide humaine financée par la mise en commun de la prestation de compensation du handicap. Toutefois, en l’absence de statut juridique clair, ces dispositifs restent fragiles.
Hommage à Maud Mannoni. Entretien avec le psychanalyste Romuald Avet. La psychanalyste Maud Mannoni est une figure marquante du champ médico-social. En créant en 1969 l’école expérimentale de Bonneuil-sur-Marne, elle a voulu mettre en œuvre une approche exigeante et humaine de l’accompagnement des enfants en difficulté. Le psychologue et psychanalyste Romuald Avet décrit dans un ouvrage cette autre pratique institutionnelle, à travers laquelle Maud Mannoni luttait contre la tendance à l’institutionnalisation de l’inadaptation. A Bonneuil, on refusait d’étiqueter les enfants comme autistes, psychotiques, délinquants… Lorsque l’enfant peut échapper au statut de malade ou de handicapé mental, il peut commencer à être différent. Il s’agissait aussi de faire en sorte que l’école reste ouverte sur le monde extérieur, qu’elle ne soit pas coupée de la vie et de la réalité sociale.
Cahier juridique – N°2902
L’emploi des personnes handicapées en milieu protégé et adapté. Jusqu’à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le milieu protégé intégrait les centres d’aide par le travail (CAT) et les ateliers protégés (AP). Aujourd’hui, les centres d’aide par le travail, devenus établissements et services d’aide par le travail (ESAT), sont les seules structures à faire partie du milieu protégé. Les ateliers protégés transformés en entreprises adaptées (EA) ont fait leur entrée dans le milieu ordinaire de travail, avec une place toutefois un peu particulière. C’est pourquoi on évoque le milieu adapté de travail des personnes handicapées.
Lien social – N°1159
Thématique – Intervenir en prison. Se saisir du moindre détail. La double mission – surveiller et réinsérer –, le manque de moyens financiers et humains, la surpopulation, les problèmes de santé mentale rendent particulièrement difficiles le travail en détention. Si le contrôleur général des lieux de privation de liberté édite des rapports parfois édifiants, les atteintes à la dignité se nichent également dans les petits riens des relations.
Plus d’informations – site Internet : lien-social.com
Lien social – N°1160
Dossier – Appartements de coordination thérapeutique. Le soin à demeure. Les appartements de coordination thérapeutique (ACT) ont plus de 20 ans. Ces établissements médico-sociaux, initialement créés pour les malades du sida, accueillent aujourd’hui un public atteint d’autres pathologies chroniques invalidantes. Moyens et objectifs ont évolué dans des structures résolument souples, mais confrontées à une hausse des demandes. Reportage au service des ACT du Val-de-Marne, géré par la fondation Maison des Champs.
Plus d’informations – sommaire complet – site Internet : lien-social.com
LE JAS – N°195
Dossier – Enfants du djihad : qu’en disent les pros ? On évalue aujourd’hui à plus de 1 400 le nombre de Français partis en Syrie et en Irak pour rejoindre les rangs de l’État islamique. Parmi eux, de plus en plus d’adolescents, garçons et filles en proie à une inquiétante perte de repères. Un phénomène d’autant plus alarmant qu’il touche tous les milieux sociaux. Confrontés à ces nouveaux risques de radicalisation sans précédent, les éducateurs cherchent aujourd’hui sur le terrain à faire face en tentant de détecter, identifier et prévenir. Un défi de taille qui interroge désormais tous les acteurs du secteur de la protection de l’enfance.
Loi handicap : anniversaire amer. Article sur les 10 ans de la loi pour l’égalité des droits et des chances du 11 février 2005. Le JAS consacrera son numéro d’avril à la publication d’un rapport sur les politiques de soutien à l’autonomie, mais la rédaction a souhaité dès maintenant recueillir le point de vue de ceux qui fort légitimement représentent les personnes concernées.
VIE SOCIALE – N°9
Enjeux contemporains d’écriture. Numéro coordonné par Jacques Riffault, Jacques Ladsous et Brigitte Bouquet. L’écriture dans la représentation de ce qui, résistant aux analyses sociologiques, reste opaque et parfois invisible, tout en structurant au plus profond la vie sociale des personnes. Dans l’écriture des récits se dessinent un lieu pour vivre, une mise en scène de l’agir humain. Les auteurs analysent des expériences d’ « écriture de soi » et les liens qui se tissent autour d’elles, approfondissent le contexte et les enjeux épistémologiques et politiques.
D’abord raconter ! et Les travailleurs sociaux en recherche d’une écriture : synthèse d’une recherche-action collaborative sur les écrits professionnels des travailleurs sociaux. Par Jacques Riffault.
La mise en mots des jeunes : le bois des lucioles. Par Jacques Ladsous.
Écrire son histoire de vie. Connaissance et quête de reconnaissance. Par Brigitte Bouquet.
En ligne intégralement – site Internet : cairn.info
Diversité – N°179
Habiter l’école : lieu ouvert, lieu fermé ? Aborder la question de l’école par le prisme de “l’habiter” permet d’interroger les relations entre la forme et les usages ; entre l’architecture et la transmission des savoirs. Ouverte et/ou fermée, l’école est-elle un laboratoire social, autrement dit un observatoire des relations sociales, ou une des manières d’en élaborer d’autres, et lesquelles ? (…) Ce numéro de Diversité s’adresse à un public large, aux habitants propres de l’école, mais aussi aux habitants extra-muros, et notamment les acteurs de la politique de la Ville et des collectivités locales, les associations ou encore les parents. Il s’agit de mettre en avant les liens et les interactions entre les lieux, leurs habitants, et les usages divers qu’ils peuvent en faire.
La revue française de service social – N°256
La polyvalence aujourd’hui : défis et enjeux ? Caractérisée par une implantation territoriale et œuvrant d’une manière globale et généraliste, la polyvalence est en voie de transformation. Une nouvelle conception est-elle aujourd’hui au cœur des changements des politiques sociales ? La multiplication des dispositifs, et parfois leur juxtaposition, la parcellisation des analyses et des tâches ont-elles sonné le glas de la polyvalence ? Ou, au contraire, a-t-elle évolué et mué tel un papillon sortant de sa chrysalide ? Ce numéro analyse toutes ces questions et tente d’aller plus loin dans la réflexion, sans nécessairement détenir toutes les réponses – Editorial de Cristina de Robertis.
Les cahiers de l’actif – N°462-463
Dossier – Le déploiement de la Bientraitance au quotidien : repères et outils à l’usage des professionnels en ESSMS. Coordonné par Ali Boukelal.
La bientraitance : ses fondements, ses enjeux et ses implications dans la conduite du projet et dans la relation d’accompagnement de la personne accueillie en ESSMS.
La bientraitance à l’épreuve de la réalité : du concept aux applications pratiques à l’Association APIM.
Les outils de la bientraitance : modalités d’appropriation par les équipes et illustrations de terrain.
Sommaire en ligne – site Internet : actif-online.com
Le sociographe – N°49
Petites fabriques du genre : identités, orientations et transformations sexuées en travail social. Etre homme ou femme dans l’accompagnement social n’est jamais neutre. A l’heure des polémiques sur les théories du genre, ce dossier montre l’intérêt des réflexions sur le genre dans les pratiques professionnelles en travail social. Mais si certaines visent à permettre l’émancipation des personnes par rapport aux déterminismes genrés, d’autres au contraire participent encore à une forme de clivage et d’assignation invisible des individus. De l’enfance à l’âge adulte, récits et analyses sur des postures professionnelles toujours délicates à trouver.
En ligne intégralement – site Internet : cairn.info
EJE Journal – N°52
Dossier – Travail social de l’EJE : les actes de prévention. Si l’EJE est un travailleur social spécialiste de la petite enfance, il existe un clivage entre le secteur identifié comme social ou médico-social, où des EJE exercent, et le secteur “classique”, comprenant les structures petite enfance, où les EJE sont plus nombreux mais où la dimension de travail social serait réduite. Pourtant, leur référentiel professionnel met en exergue la dimension sociale de leur rôle en leur donnant une fonction d’expertise éducative et sociale de la petite enfance. Alors, qu’en est-il ? L’EJE est-il un travailleur social comme les autres ?
L’importance du conte dans une situation pédagogique . Respectivement professeur et psychologue, Christine Landel et Corinne Blouin exercent au centre d’éducation spécialisée pour enfants sourds aveugles et sourds malvoyants, à Poitiers. En raison de leur double déficience sensorielle, ces petits éprouvent des difficultés de relation, de communication, mais aussi d’accès à l’imaginaire… alors pourquoi ne pas utiliser le conte dans une optique à la fois pédagogique et thérapeutique ? Retour sur une expérience couronnée de succès.
La revue des psychologues – N°326
Face à la souffrance au travail : des psychologues du personnel. Les risques psychosociaux (RPS) sont une appellation qui a récemment envahi nos quotidiens professionnels et qui est devenue une formule à la mode pour traiter un sujet connu de longue date, celui de la souffrance du sujet au travail… au risque de le vider de sa substance. Si nous souhaitons ici en découdre avec une autre version des dits RPS, c’est que cette tendance conduit très rapidement au raccourci, et au risque, de tout voir par le prisme du travail: nous voulons réaffirmer que c’est bien la rencontre de deux situations, à la fois personnelle et professionnelle, qui crée la souffrance psychique. Introduction de Jocelyne Abittan et Isabelle Fretigny.
En ligne intégralement – site Internet : cairn.info
Sciences Humaines – N°270S- mai 2015
Numéro spécial – La philosophie aujourd’hui : penseurs et débats. Qui sont les grands philosophes d’aujourd’hui ? La question est légitime tant il n’est plus si aisé d’énumérer de grands noms français, comme il était possible de le faire à l’époque des Derrida, Foucault, Deleuze… C’est qu’aujourd’hui la discipline semble moins se structurer autour de ses maîtres à penser que des enjeux – politiques, sociaux, moraux, juridiques, existentiels… – qui l’animent. Plus éclatée, moins soumise à l’exégèse ou au recours à la filiation, la philosophie en France se veut désormais au carrefour des disciplines. En son sein même, les frontières se brouillent : la métaphysique renoue avec le réalisme (Louisa Yousfi), la philosophie sociale se mêle de politique (Catherine Halpern), les philosophes moraux débattent sur la question du droit des animaux (Céline Bagault) ; la conscience est interrogée à l’aune des neurosciences (Michael Behrent) et des nouvelles technologies (Pierre-Antoine Chardel). Quant à la démocratie libérale, elle fait l’objet d’une vigie inquiète de la part d’une nouvelle génération de philosophes politiques qui cherche à la réenchanter (Jean-Claude Monod).
S’immisçant dans les débats portés par les sciences humaines, comme le genre (Fabienne Brugère), ou la biologie et le vivant (Thomas Pradeu), la philosophie sait aussi parler au grand nombre quand elle prétend nous aider à mieux vivre (Nicolas Marquis). Loin des amphis, elle se déplace enfin dans les lieux où on ne l’attend pas : les hôpitaux (Éric Fourneret), le cinéma, la télévision (Fabien Trécourt), les centres de sciences cognitives (Florian Cova), dont elle se nourrit en retour pour se réinventer… Bref, elle s’imprègne du présent, sans rien lâcher de son dessein antique : la quête de vérité. Tour d’horizon.
Sommaire en ligne – site Internet : scienceshumaines.com
Philosopie magazine – N°88
Où avez-vous la tête ? Condition de l’homme dispersé. C’est un air de frénésie qui nous emporte: nous nous trouvons trop dispersés. Et il ne s’agit pas que des sollicitations électroniques qui viennent hacher notre travail et nos loisirs. Ce sont nos vies qui s’éparpillent, entre familles recomposées, défis professionnels, mobilisations politiques ou pratiques culturelles. Rarement immobiles, souvent ailleurs, toujours à faire deux choses en même temps: notre difficulté à nous concentrer est devenue un problème – et plus encore pour nos enfants. Ne savons-nous plus faire attention ? Face à ce discours catastrophiste, un regard philosophique permet d’abord de reconnaître que, loin d’être un vilain défaut, la dispersion est notre condition naturelle. Elle nous permet d’appréhender les réalités diverses d’une situation, pousse à la curiosité et intensifie notre quotidien. Bref, elle est plus qu’utile dans un monde où ne savons jamais d’où viendra la prochaine bonne, ou mauvaise, nouvelle. Il est alors possible d’appréhender plus finement nos différents registres attentionnels: profond ou flottant, focalisé ou diffus. Et, ainsi, de mieux cultiver ce genre d’agilité spirituelle qu’appelle, avec insistance, notre nouvelle atmosphère de civilisation.
Ivan Illich et la décroissance. La croissance : voici le totem de l’économie moderne, dont tous implorent le retour pour nous délivrer de la crise. Tous ? Des voix dissonantes se font entendre, qui en appellent non seulement à une croissance plus raisonnée, mais bel et bien à la décroissance. Leur précurseur ? Ivan Illich, philosophe injustement oublié, qui, sans jamais employer le terme de décroissance, en fut l’un des premiers théoriciens. Féroce envers certaines vaches sacrées des sociétés industrielles – école, transports ou santé –, il est aussi le joyeux penseur de la “convivialité”. La cohérence et la pertinence de ses intuitions philosophiques sont ici exposées par Olivier Rey, qui fait apparaître toutes les nuances habitant cette vision critique – mais optimiste – de la modernité. Dans le cahier central, Jean-Pierre Dupuy rend hommage à celui dont il fut l’ami et l’éditeur: il brosse un émouvant portrait d’Illich, prêtre défroqué resté à jamais méfiant envers les institutions qui prétendent œuvrer pour notre bien.
Sommaire en ligne – site Internet : philomag.com
Nouvel abonnement au centre de ressources documentaires – Le 1. Hebdo cofondé par Eric Fottorino voilà tout juste un an, et dont voici l’ambition, décrite par la rédaction elle-même : Voir loin, avoir la mémoire et l’impatience de l’avenir, donner le goût de transmettre et de découvrir : voici l’ambition tracée pour ce journal 1-sensé que nous rêvons de rendre pour vous, chaque semaine, 1-dispensable.
En savoir plus en ligne – site Internet : le1hebdo.fr
A lire au centre de ressources documentaires de Neuilly-sur-Marne.
Accueil, Revue sur l’adoption – N°174
L’adoption. Une revue thématique en ligne.
En ligne intégralement – site Internet : fr.calameo.com
Plus d’informations – Enfance et familles d’adoption – site Internet : adoptionefa.org
Exposition Photo
L’une et l’autre – Carnets de route. Femmes de l’atelier 100 Voix ! Galerie Fait & Cause – 58 rue Quincampoix -75004 Paris – Jusqu’au 25 avril 2015.
100 Voix ! est une association créée en janvier 2012 à l’initiative de l’association Aurore. Elle a pour objet l’apprentissage du récit par l’image (photo et vidéo) afin de permettre aux personnes en situation d’exclusion et de précarité accueillies par Aurore de se reconstruire et de recouvrer leur propre identité. S’adressant aux publics pris en charge par l’association Aurore, Cent Voix ! se consacre à des hommes et des femmes en marge du tissu social, du fait de problèmes psychiques, sanitaires ou matériels. 100 Voix ! : l’exclusion et la précarité racontées par celles et ceux qui la vivent. Afin de permettre à cette population marginalisée de retrouver confiance en elle et de reprendre pleinement sa place dans la société, la reconstruction et l’appropriation de l’image de soi est un enjeu incontournable. C’est pourquoi 100 Voix ! propose aux personnes en situation d’exclusion des ateliers photo et vidéo animés par des photographes professionnels.
Exposition – Histoire du secteur
Enfants en justice, XIXes-XXes. La Ferme de Champagne – Savigny-sur-Orge.
À l’initiative de l’Association pour l’Histoire de la protection judiciaire des mineurs (AH-PJM), le centre d’exposition Enfants en justice, XIXes-XXes a été financé et inauguré par la Direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) en décembre 2001. Cet espace a été conçu pour “permettre à ceux qui vivent ou sont appelés à vivre dans ces établissements et services de s’approprier et de mieux comprendre leur histoire en faisant la part des héritages et des nouveautés, mais aussi pour interpeller ceux qui n’y sont jamais venus, bousculer les images toutes faites et redonner à cette histoire toute sa place.”
Mauvaises filles. A partir du 4 juin 2015. Qu’en est-il de la délinquance des filles, de son évolution ? Assiste-t-on réellement à l’apparition de nouvelles figures de la dangerosité féminine aujourd’hui ? La presse annonce une “nouvelle violence au féminin”, s’alarme de l’apparition “de gangs de filles” et autres “petites terreurs”. L’opinion publique s’accorde à déclarer la fin du “sexe faible”, observant une tendance nette à la virilisation des adolescentes. Perceptions et normes transforment les “diablesses” des années 1950 en « “crapuleuses” années 2000. Peu de travaux historiques français ont abordé la question particulière du traitement et de la perception de cette déviance juvénile féminine. Pourtant un détour diachronique doit permettre de mesurer la réalité de ce phénomène. Y a-t-il réellement une mutation de la délinquance des filles, ou ne serait-ce pas plutôt un changement de regard posé sur les femmes en général et les adolescentes en particulier ?
Plus d’informations – site Internet : enfantsenjustice.fr