La revue de presse d’Anne Bernard – 3e trimestre 2016
Anne Bernard, documentaliste à l’IRTS, nous permet depuis quelques années, de suivre l’actualité “papier” du secteur.
Voici sa sélection d’articles, publications, revues en lignes, spectacle & exposition.
Juillet 2016
ASH – N°2966
Rubrique Décryptage – L’animal, une chance pour la réinsertion des détenus. La médiation animale intéresse de plus en plus d’acteurs chargés d’accompagner vers la sortie de délinquance les publics faisant l’objet de mesures de justice, en particulier les détenus, et de favoriser leur réinsertion. Mais, si ses effets en termes de gestion des émotions ou de restauration de liens positifs avec les autres ne sont plus à démontrer, encore faut-il que ces actions reposent sur des projets cohérents et adaptés.
Hikikomori. Ces adolescents en retrait – Rencontre avec Maîa Fansten, sociologue. Surgi au Japon dans les années 1990, le phénomène des hikikomori commence à émerger en France. Il s’agit de jeunes gens qui interrompent toute relation sociale et s’enferment dans leur chambre, parfois pendant des années. Il ne s’agit pas d’une maladie, explique Maïa Fansten, mais d’une nouvelle façon d’exprimer sa souffrance sans violence, sinon une violence indirecte en direction des proches.
ASH les numéros juridiques – N°2964
Droits des personnes démunies. Mise à jour de la législation applicable et enrichi de la jurisprudence récente. Cette publication fait ainsi le point sur les outils qui s’adressent spécifiquement aux plus démunis pour leur permettre d’accéder aux droits fondamentaux, en présentant le dispositif de veille sociale (115, équipes mobiles, accueils de jour) coordonné par les SIAO et les différentes structures d’hébergement. Sont aussi abordés les aspects de la vie quotidienne (domiciliation, minima sociaux, aides alimentaires et vestimentaires, etc.), un focus étant également consacré aux dispositifs d’accès aux soins (permanences d’accès aux soins de santé, lits halte soins santé, lits d’accueil médicalisés…).
TSA – N°73
Rubrique Grand Angle – Les métiers du social. Des métiers qui ont de moins en moins la cote. La chute du nombre de candidats dans certaines filières du travail social interroge les centres de formation. Comment relancer l’attractivité du secteur ? Sur le terrain, Brigitte Berrat, directrice formations supérieures et recherche à l’Institut régional du travail social (IRTS) de Montrouge (92), confirme une affluence réduite pour deux titres en particulier : “On le voit depuis cinq ans chez les assistants de service social (ASS) et environ trois ans chez les éducateurs spécialisés (ES).” Pour les premiers, en Ile-de-France, les effectifs n’atteignent plus les quotas fixés par les tutelles. Pour les seconds, il reste une marge de manœuvre, mais les postulants sont si peu nombreux que leur sélection s’avère bien moins stricte qu’auparavant. Ce n’est plus une simple rumeur. Les candidats ne se bousculent pas dans les filières de travailleurs sociaux. L’enquête, publiée en février par la Direction des recherches, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), est sans appel : les effectifs de nouveaux inscrits ont globalement diminué de 2 % en cinq ans, et l’évolution depuis 2009 montre un recul plus important de l’ensemble des inscrits (- 4 %). Faut-il y voir une crise des vocations ?
LIEN SOCIAL – N°118
Dossier – Handicap mental : entendre aussi les maux du corps. Pour les personnes en situation de handicap mental, accéder aux soins reste une gageure. Former les professionnels de santé, établir des collaborations entre les secteurs médico-social et sanitaire, développer la télémédecine… Peu à peu, des pistes sont explorées, des avancées pointent.
L’insertion par l’activité. Une expérience menée en Roumanie. A Bucarest, le chantier d’insertion des Ateliers sans frontières roumains se bat, sans argent public, pour donner un travail à des personnes à la marge. Un accompagnement socio-professionnel innovant, dans l’un des pays les plus pauvres de l’Union européenne.
Sommaire en ligne – site Internet : lien-social.com
EMPAN – N°102
Nouveaux horizons de la parentalité et travail social. Les nouveaux horizons de la parentalité, en réponse à celui de 2002 témoin des malaises dans la famille ! Constat est donc fait du déplacement de l’épicentre famille à l’épicentre parentalité. De son côté, le politique n’a-t-il pas bousculé la société avec la nouvelle législation concernant le mariage pour tous, mais laissant en jachère la place et les fonctions des partenaires familiaux (beau-père, belle-mère…) ? L’institution familiale n’est pas un fait de nature mais de culture. Elle se métamorphose au fil du temps et des cultures. Il est nécessaire qu’on puisse en saisir une certaine cohérence, continuité à l’œuvre dans les processus de transmission. Les textes que nous proposons ici à la lecture essaient d’éclairer ces évolutions tout en se refusant au spectaculaire de certaines formes de parentalité, portant à polémique et pour lesquelles nous n’avons pas assez de distance, de tranquille réflexion pour en débattre. Donnons-nous du temps face à la complexité de ce siècle qui va trop vite.
A découvrir sur le site Internet : cairn.info
Gérontologie et société – N°149
Vieillesses isolées, vieillesses esseulées ? L’isolement et la solitude sont, depuis une dizaine d’années, deux notions au cœur des préoccupations sociales et de santé publique en France, comme en témoigne, par exemple, la reconnaissance de la solitude comme grande cause nationale en 2011. Ce qui, autrefois, ne semblait concerner q u’un nombre restreint d’individus, de surcroît marginaux, paraît aujourd’hui être élargi à l’ensemble du corps social, fragilisé par une dynamique d’individualisation qui touche tous les âges. L’étape de la vieillesse, et plus encore de la grande vieillesse, n’y fait pas exception en rappelant les tourments que ces expériences de vie sont susceptibles de générer à ces âges de la vie. L’objet de ce numéro de Gérontologie et société, est précisément d’éclairer cette thématique de l’isolement et de la solitude des personnes âgées à la lumière des évolutions sociopolitiques récentes.
A découvrir sur le site Internet : cairn.info
Enfances & PSY – N°69
Dossier – Variations de genre. La problématique contemporaine autour du genre provoque de nombreux débats souvent passionnés dans le social et des polémiques entre cliniciens au prix de nombreuses confusions entre les notions de sexe, de genre, d’identité. En tant que professionnels de l’enfance, il importe de disposer de modèles permettant de penser le développement de l’enfant et en particulier sa construction identitaire dans toutes ses dimensions en s’appuyant sur les nombreux travaux aussi bien de psychanalystes, de neuroscientifiques et de cognitivistes. Quel est l’impact des notions de genre sur le regard porté sur les enfants et les adolescents ?
A découvrir sur le site Internet : cairn.info
L’école des parents – N°619
Dossier – Regard social sur l’autisme. Le regard de la société sur l’autisme a évolué depuis que celui-ci a quitté le champ des maladies mentales. L’entrée de l’autisme dans les troubles envahissants du développement (TED), puis du spectre autistique (TSA) a fait bondir les statistiques, et normalisé cette pathologie. Leur prise en charge reste cependant problématique, et source de polémiques. Ce numéro de L’école des parents dresse un état des lieux actuel des connaissances, sans parti pris. L’objectif étant de mieux accompagner ces enfants différents, et d’aider leurs parents.
A découvrir sur le site Internet : cairn.info
CONNEXIONS – N°105
Penser l’intime. L’intimité est une notion populaire dont les traits sont largement mais aussi génériquement partagés : elle désigne le privé en opposition au public, le familier en opposition au social, un espace inviolable réservé à un sujet tout seul ou à un cercle restreint de personnes ; elle se réfère au corps, à la sexualité, à la pudeur, au secret… Une réflexion sur la pratique de l’intervention psychologique clinique suggère la possibilité, non seulement de donner une définition de l’intimité plus précise que celle qui est offerte par la représentation sociale, mais aussi de lui fournir une valeur opérationnelle. Ce numéro explore la possibilité de faire de l’intimité un concept, pour qu’il devienne aussi un instrument d’analyse, et peut-être également d’évaluation de l’intervention psychologique dans différents contextes.
A découvrir sur le site Internet : cairn.info
Sociologie et Sociétés – Vol. XLVII, N°2
Dossier – Trajectoires de consécration et transformations des champs artistiques. Si le problème de la construction de la valeur des biens et de l’excellence des producteurs préoccupe l’ensemble des sciences sociales, il se pose avec une acuité particulière aux sociologues et aux historiens de l’art en raison des propriétés propres aux champs artistiques. C’est à ce problème que s’attaque le présent numéro en centrant l’attention sur les instances d’évaluation et de consécration, les trajectoires des artistes que ces instances peuvent conduire vers la reconnaissance et les transformations des champs artistiques qui affectent leur déroulement. Quels sont les circuits, les étapes, les ressources et les institutions qui, au fil d’un parcours, mènent un artiste à la consécration ? Quels sont les mécanismes selon lesquels se construisent progressivement les écarts de notoriété entre les artistes ou entre les œuvres ?
Sommaire en ligne – site Internet : erudit.org
ESPRIT – N°425
La puissance des images. Iconoclastes et iconophiles, images de terreur, montée de la censure et, face à cela, la réaction des artistes et l’éducation à l’image. Dès 1994, puis en 2004, “Esprit” s’était déjà interrogé sur le rôle des images (Vices et vertus de l’image, Esprit, février 1994), sur le visuel tel que le définissait Serge Daney – ce qui, parce qu’il exclut l’altérité, ne donne pas à voir –, les changements introduits par le numérique, leurs conséquences sur l’imaginaire… Même si un article y était consacré au port du voile, la réflexion restait centrée sur le cinéma. Depuis, le numérique règne et si les inventions techniques se succèdent, elles ne se révèlent pas aussi controversées que la progressive dématérialisation des supports.
A découvrir sur le site Internet : cairn.info
Dossier – 500 ans d’utopie, de Thomas More à Nuit Debout. Voilà juste cinq cents ans, en 1516, l’humaniste anglais Thomas More publiait L’Utopie. Dans ce récit de voyage dans un pays imaginaire, il décrivait une société qui, sans être idéale, fonctionnait bien mieux que celle de son temps, qu’il dénonçait avec virulence. Il inventait en même temps un mot, utopie, tiré du grec, désignant, aussi bien un pays de nulle part qu’un pays de bonheur. Thomas More concluait sa description par ces mots : Je le souhaite plus que je ne l’espère. C’est là le sens du mot utopie le plus courant : un projet souhaité, mais irréalisable. Tel fut en effet le lot de beaucoup d’utopies littéraires. Aujourd’hui, la nécessité de proposer des alternatives à une société dont les dégâts humains et environnementaux sont insupportables fonde le désir d’utopies concrètes, expérimentées localement au Nord comme au Sud. La multiplication de ces initiatives, chacune reproductible ou pas à une large échelle, dessine les contours d’une autre société. Une société qui appelle aussi un renouvellement démocratique, comme en témoignent les forums citoyens des Indignés espagnols, d’Occupy Wall Street à New York en 2011 et, depuis le début du printemps, de Nuit debout en France. (Gérard Vindt)
Sommaire en ligne – site Internet : alternatives-economiques.fr
Philosophie magazine – N°100
Qu’est-ce que la philosophie ? Après 99 numéros, il était temps de remonter à la racine même de notre arbre : au fait, c’est quoi, philosopher ? Toute l’histoire de la philosophie est une série de notes de bas de page ajoutées aux dialogues de Platon, a lancé Alfred North Whitehead. Belle formule, mais qui n’épuise pas le problème. Pour cerner la philosophie, nous avons procédé par questions. La philosophie est-elle une discipline théorique ou une pratique, un mode de vie visant au bonheur ? Est-elle vraiment née à Athènes, ou existe-t-il de la philosophie ailleurs – en Inde, en Chine, au Japon, en Afrique ? Y a-t-il eu, depuis l’Antiquité, de nouvelles questions, comme celles de la nature de la conscience ou de l’intelligence artificielle ? La philosophie peut-elle déstabiliser le pouvoir politique, ou renonce-t-elle à son indépendance dès qu’elle s’engage dans les combats du présent ? Un vrai philosophe, est-ce forcément quelqu’un qui construit un système ? La philosophie est-elle l’amie ou l’ennemie de la religion ? Nous avons mis à contribution certains des penseurs contemporains les plus stimulants. Ce dossier a des passages denses, d’autres plus légers. Il offre en tout cas une vision de l’état de l’art.
Exposition – Sortez des clichés ! Regard sur des patrimoines vivants. L’exposition présente le travail de six photographes sur cette question. Cette édition propose de plonger au cœur des traditions, chants, danses, rituels, savoir-faire, recettes… Ces pratiques, héritées du passé, mais encore bien vivantes, constituent ce que l’UNESCO appelle le Patrimoine culturel immatériel.
Musée départemental Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt jusqu’au 2 octobre 2016.
Spectacle – Vorrei tanto tornare a casa. Au départ, il y avait une consigne très simple : demander aux habitants d’un grand immeuble de composer, en morse, la phrase “Je voudrais tellement rentrer à la maison” en éteignant et en allumant les lampes de leur appartement. Tout simple… Mais faisons confiance à l’être humain pour tout compliquer. De cette injonction facile naissent une performance et une expérience humaine, un spectacle et un émerveillement partagé. Un moment de lumière et de musique, où s’humanise ce qu’on croyait hostile, où se créent des connexions que l’on croyait rompues ou jamais établies.
Résidence Queneau à Paris porte de la Chapelle les 15 et le 16 juillet 2016.