Seminaire du groupement PHILAE à l’IRTS
Le groupement PHILAE organise un séminaire en direction des équipes des 7 établissements de formation au travail social du groupement le jeudi 8 juin 2017 de 14h à 17h30 à l’IRTS – Site de Montrouge.
Présentation du séminaire
L’adoption récente du Schéma régional des formations sanitaires et sociales qui se traduira en actes au cours des mois à venir est un appel à regarder au-delà même des années qu’il se propose de couvrir.
Il nous incite à repérer les facteurs de changements, de mutation ou de bouleversement à venir qui ne sauraient avoir pour unique origine l’engagement du Conseil régional.
Le groupement a invité pour introduire ce séminaire sur la démarche prospective et ses enjeux pour notre secteur Henry Noguès, professeur émérite de l’université de Nantes, président de l’Association pour le développement des données de l’économie sociale – ADDES.
Co-auteur de l’ouvrage Le travail social et ses formations à l’épreuve des territoires [[Le travail social et ses formations à l’épreuve des territoires, Noguès Henry, Rouzeau Marc, Yvette Molina, UNAFORIS, Ed. Presse de l’EHESP, 2011.]]
Les métiers du social sont par essence au cœur des changements qui affectent les sociétés humaines. Former à l’aide, au conseil et à l’accompagnement de personnes et de groupes traversant des moments de fragilité, avec le souci du bien-être individuel et de l’émancipation de tous, oblige à se situer au cœur d’un véritable hologramme de la vie sociale.
L’inscription des formations dans l’espace européen, l’exercice décentralisé de la régulation politique, le caractère transversal ou ciblé des politiques publiques, le degré de liberté laissé aux acteurs et l’intensité variable de la solidarité collective sont autant d’éléments contextuels pour les interventions sociales.
Comment évoluent les activités relatives au travail social ? A quelles conditions peuvent-elles constituer un secteur d’intervention cohérent ? Comment centres de formation et sites qualifiants construisent-ils des pratiques pédagogiques adaptées aux métiers du social pour demain ? Pourquoi ces pratiques doivent-elles s’insérer dans des activités de recherche ? Quel est leur apport à l’enrichissement du travail social et à la construction d’une représentation des problèmes sociaux qui soit source de respect et d’émancipation des personnes ?
Telles sont les questions portées par cet ouvrage qui, par la diversité de son contenu, s’adresse à l’ensemble des acteurs de l’action sociale.
Un large débat suivra l’exposé initial.
Présentation du groupement PHILAE
Le groupement PHILAE réunit 7 établissements de formation au travail social – EFTS.
– le CESAP formation
– l’IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne
– l’EFPP
– l’EPSS
– l’ETSUP
– IUT-carrières sociales – Université Paris Descartes
– IUT-carrières sociales – Université Paris 13 – SPC
Un contexte
Les membres du groupement PHILAE, associations, fondation, ou institutions universitaires, sont membres d’UNAFORIS et de la Plateforme Ile-de-France.
C’est une volonté partagée par la quasi-totalité des établissements de formation au travail social – EFTS – de France qui a permis la création d’UNAFORIS en 2012. Cette création a constitué une étape importante non seulement pour construire un système de relations qui soit favorable aux intérêts des formations au travail social et des instituts qui les dispensent. Il s’agissait de même, pour nos instituts de formation – dans un contexte de pénurie de moyens, de plus caractérisé par une grande complexité due à de fréquentes réformes législatives ou règlementaires –, de rendre l’offre de formation plus lisible et plus attrayante, d’être acteurs de la nouvelle architecture des formations, d’avoir une parole plus forte, d’assurer une plus grande mobilité des enseignants et des étudiants dans l’espace européen.
Cette union nationale s’est organisée en plateformes régionales dont le but est de favoriser la mutualisation entre les établissements de formation au travail social – EFTS – dans la perspective de la préfiguration des HEPASS.
En Ile-de-France la plateforme regroupe une trentaine d’EFTS. C’est leur nombre et leur diversité qui a justifié la constitution d’entités plus réduites appelées groupements. Ces derniers, constitués sous la forme du volontariat, seront plus à même de favoriser la mutualisation, l’élaboration de projets communs et la construction de synergies entre les membres que ne saurait le permettre un ensemble plus vaste.
C’est sur la base de leur vision commune portée sur le secteur, la proximité géographique des centres, leur pratique ancienne de la collaboration et de la concertation, que les constituants ont décidé de former le Groupement PHILAE.
Une vision partagée
Les membres du groupement PHILAE partagent en effet la même conception du travail social et de la formation des travailleurs sociaux, ils sont attachés à la promotion des individus et des groupes. Dans une société contemporaine soumise à de multiples et profondes mutations, où émergent de nouvelles formes de socialisation, les professionnels de l’intervention sociale sont des acteurs essentiels de la nécessaire recomposition du lien social pour rendre la société plus accueillante, notamment aux individus et aux groupes dont l’autonomie est de plus en plus mise à mal. Aussi, dans le cadre de leur mission de service public, ces établissements d’intérêt général entendent-ils contribuer activement à l’élaboration de réponses aux nombreux dysfonctionnements de la société.
Or, depuis des décennies on constate que l’action sociale et le travail social sont le plus souvent renvoyés à la marge des politiques sociales que sont les politiques de redistribution et de leurs intermédiaires, tels, les appareils de solidarité, les négociations collectives sous toutes leurs formes… Le rassemblement des établissements de formation au travail social dans le cadre d’UNAFORIS – plateformes, des groupements – constitue la réponse adaptée à cette situation pour sortir de la précarité un secteur qui devrait être mieux et plus largement appréhendé dans le cadre des politiques publiques. Alors que l’on assiste à une réduction des moyens d’action et à un contrôle plus pointilleux des crédits alloués, c’est seul le rassemblement des EFTS qui crée les conditions de relations plus favorables, susceptibles de déboucher sur des propositions innovantes et de les valoriser.
Une diversité stimulante
Comme nous l’avons déjà souligné, la proximité des établissements de formation au travail social – EFTS – membres du groupement PHILAE ne doit pas pour autant en occulter leur diversité : au plan juridique, ils n’obéissent pas tous au même régime légal, donc au même type de gouvernance : associations selon la loi de 1901 pour les unes, fondation privée pour une autre, universités pour deux autres. Par contre, depuis la loi Aubry de juillet 1998, l’ensemble des EFTS, quelle que soit leur forme juridique, fait l’objet d’une reconnaissance de mission de service public. Ainsi sont-ils tous soumis aux mêmes obligations règlementaires et peuvent-ils exprimer les mêmes prérogatives : ouverture à tous, non-discrimination, respect des programmes officiels, personnels compétents…
En outre, la rencontre et le dialogue entre les Universités et les EFTS relevant du droit privé revêt un intérêt particulièrement stimulant en ce qu’ils associent à la fois les modalités spécifiques de production de connaissances de chacun aux savoir-faire pédagogiques prenant directement appui sur l’exercice d’une pratique de l’action sociale et médico-sociale. C’est ainsi que, partant des champs disciplinaires propres à l’Université, mais dont l’enseignement au sein des EFTS se trouve finalisé au regard des compétences à acquérir, la professionnalisation se construit, enrichie de la rencontre entre les institutions dites d’ enseignement et/ou de formation.
De même, au plan institutionnel, associations et fondations se réfèrent généralement à des valeurs constitutives de leur identité, souvent héritées de leur histoire et du contexte de leurs origines. Qu’il soit ici fait référence à la solidarité, là à l’humanisme ou à la responsabilité, à la liberté de conscience et à la liberté de pensée comme creuset où se forme l’esprit critique, la référence à la laïcité, qui constitue l’enracinement et le cadre de l’action, est partout présente. Ces valeurs énoncées dans les projets associatifs et/ou d’établissements constituent un corpus cohérent qui témoigne d’une grande proximité des différents établissements et de leurs acteurs et qui ne les éloignent pas pour autant de leur partenaire universitaire.
Un projet
Le groupement PHILAE est au service des établissements de formation au travail social qui le composent. Son portage relève de la compétence partagée et complémentaire des instances politiques et des directions des organismes qui le constituent, sachant qu’il leur appartient, chacun et tous ensemble, de veiller à l’appropriation du projet commun : à savoir, les membres des comités de direction et plus largement l’ensemble des intervenants de nos EFTS. Le développement de la coopération et de la mutualisation au sein du groupement sera directement lié à l’implication du plus grand nombre d’acteurs, c’est pourquoi toutes les initiatives favorisant l’approfondissement d’une connaissance mutuelle au sein du groupement sont les bienvenues.
Jean BASTIDE
Représentant du groupement PHILAE – Plateforme Ile-de-France