Séminaire Phénomènes de violence du 5 au 7 avril 2011

Ce séminaire Phénomènes de violence, organisé du mardi 5 au jeudi 6 avril 2011, s’adresse aux étudiants de 1ère année : assistant de service social, éducateur de jeunes enfants et éducateurs spécialisés.
Programme
Mardi 5 Avril 2011
9h00 / 12h00
Violence et maltraitance dans les institutions
Jacques Riffault, Directeur IRTS, site de Neuilly-sur-Marne
La notion de violence se présente comme une généralité. Elle ne veut pas principalement designer des phénomènes ou des faits mais plutôt une catégorie structurelle du monde humain et de la pensée humaine, ou, pour le dire plus simplement, ce à quoi les êtres humains ont affaire en tant qu’ils ont affaire à la constitution de leur humanité. Sa généralité est celle de toutes les catégories philosophiques.
13h30 / 16h30
Une approche éducative de la violence
Jack Droulout, éducateur spécialisé, Directeur d’établissement
Introduction : Éducation et Psychanalyse
Les racines de la violence
la notion de pulsion, les pulsions c’est la vie
le bébé est un être pulsionnel
les grandes catégories de pulsions selon la psychanalyse : pulsion de vie, pulsion de mort, pulsions vitales
pulsion et jouissance
“L’éducation c’est l’humanisation des pulsions”
la sexualité infantile
les obstacles à la violence pulsionnelle
le manque, l’angoisse, la pensée, la naissance du langage
l’affectivité
“Etre éducateur c’est absorber la violence de l’autre et la restituer en création”
quelques bagages pour être éducateur, travailleur social : la capacité d’identification, la narcissisme, l’idéal du moi
accueillir l’autre et ses symptômes
le transfert et le contre transfert dans la relation éducative
les médiations et le réaménagement psychiques, les mécanismes de défense “pas trop” névrotiques
de la violence à l’agressivité
besoin, désir, plaisir, demande
Quelques facteurs déclenchant de la violence
les carences affectives ; la perte
l’angoisse, l’abandon ; peur, soumission, intrusion
Conclusion : éduquer, soigner et diriger, des métiers impossibles ?
la violence insidieuse de l’autre, ses effets sur l’équilibre psychique de l’éducateur
l’art d’être éducateur
Mercredi 6 avril 2011
9h00 / 12h00
Approche socio-politique de la violence dans la Cité
Eric Denoyelle, formateur IRTS
La violence, cette négation de l’Autre, est à appréhender en premier dans sa double dimension historique et sociétale. Elle survient, au cœur de la Cité, quand les règles de vie en commun ne reposent pas sur un contrat social explicite, mais au contraire sur des normes d’appartenance absolues.
Cette violence émane également des rapports de domination, souvent ordinaires, mais liés en fin d’analyse aux rapports de production ; de manière plus ciblée, il convient de se demander quelle est la violence régnant au sein d’une société moderne et engendrée par le système libéral et la concurrence qu’il instaure entre tous.
En second, plus spécifiquement, il est intéressant pour de futurs travailleurs sociaux de s’intéresser aux formes particulières que prend la violence dans des espaces actuels comme ” la famille”, “l’école” et les “zones de relégation” que sont les quartiers populaires. En s’appuyant sur les clefs de compréhension fournis durant ce cours, les étudiants pourront débattre et tenter de mieux appréhender les enjeux de leur médiation quand ils interviennent dans ces espaces.
13h30 / 16h30
Les violences conjugales et ses répercussions sur l’enfant qui en est témoin
Gabrielle Garrigue, formatrice IRTS
L’intervention retracera la prise en compte, en France, de ce phénomène à partir des mouvements féministes notamment. Puis comment elle s’est récemment élargie aux enfants victimes.
Puis l’intervention présentera le mécanisme des violences conjugales et ses différentes phases.
Enfin il s’agira de montrer l’impact de l’exposition de l’enfant aux violences conjugales sur son développement et en quoi cela vient questionner la pratique des travailleurs sociaux et de leurs partenaires.
Jeudi 7 avril 2011
9h00 / 12h00
Faire barrage à la violence
Jack Droulout, éducateur spécialisé, Directeur d’établissement
Bref rappel sur d’où je parle et sur l’origine pulsionnelle de la violence
Deux approches structurales de la violence
Claude Levi Strauss / les règles de la parenté, les interdits fondamentaux
la psychanalyse : interdits et tabous
Loi, lois, règles
loi et autorité, interdire et empêcher, pouvoir et autorité
les règles et le lien social
qu’est-ce qu’une institution
la fonction paternelle
Névrose, psychose, perversions
la névrose : un conflit permanent entre principe de plaisir et principe de réalité
la psychose : le moi morcelé, la souffrance à faire advenir le moi, l’emprise de l’imaginaire
la perversion : la jouissance à détruire l’autre conçu comme objet
Travailler à partir du passage à l’acte
qu’est-ce qu’un passage à l’acte
transgression, émancipation, perversion
sanctionner ? OUI. Pourquoi ? Et comment ?
Conclusion : éducateur : être tout à la fois Antigone et Créon
13h30 / 16h30
Rapports de la jeunesse à la violence : quelques aspects d’une problématique
Lionel Pourtau, sociologue
La question de la violence est à la fois sociologique, anthropologique et fait appel à la science politique. La violence est un mode d’interaction par lequel chacun, un jour ou l’autre est passé.
Nous nous intéresserons aux violences juvéniles. En quoi elles participent à leur construction identitaire. Violences sur les autres mais tout autant autoviolences. A partir de là, les modalités de réduction de ces violences doivent prendre en compte cette double direction
Plan de l’intervention :
violences juvéniles et construction identitaire
les toxicomanies comme autoviolences juvéniles
réductions des risques et homéopatisation de la violence.
Au centre de ressources documentaires – Site de Montrouge
A l’occasion du séminaire Phénomènes de violence, le centre de ressources documentaires – 2ème étage – met à disposition des étudiants une table d’exposition de documents disponibles – articles, ouvrages, audiovisuel – relatifs à ce thème.
A l’issue de cette mini-expo, un dossier documentaire sera disponible sur place.
Bibliographie indicative
Riffault J., 20 questions pour penser le travail social, Dunod, 2007
Lazar J., La violence des jeunes, Flammarion, 2002
Maffesoli M., La part du diable, Champs-Flammarion, 2004
Wieviorka M., La violence, Pluriel, 2005