Signature de la convention du DU – Handidactique
C’est sous le regard des cinquante-six figures du monde médical de la grande fresque L’apothéose d’Hippocrate et en présence du public qui arrive tranquillement à remplir l’amphithéâtre, qu’Hugues Dublineau, Président de la Fondation ITSRS a signé le 8 novembre 2011, la convention de partenariat entre l’IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne, Handidactique– I=MC2, l’INS HEA et l’Université Paris Descartes.
En introduction, Axel Kahn, Président de l’Université Paris Descartes, précise que lorsque Pascal Jacob m’a parlé de ce projet de formation, je n’ai pas hésité un seul instant. L’Université Paris Descartes est dédiée aux sciences de l’homme et de la santé. Et puis la personne handicapée est d’abord une personne entravée dans ses libertés. L’Université Paris Descartes est pleinement engagée sur cette question. L’UFR de STAPS propose notamment un Master Sciences du sport avec une spécialité Vieillissement, handicap, mouvement et adaptation.
Tour à tour, les porteurs du projet apportent matière à comprendre et penser cette action innovante : Pascal Jacob et José Puig – Directeur de Handidactique-I=MC2 – Hugues Dublineau et Bernadette Celeste – Directrice de INS HEA-.
Maryvonne Lyazid, marraine de la première promotion 2011- adjointe au défenseur des droits – et Emilie Delpit – Directrice de cabinet de Marie-Anne Montchamp – reviennent sur l’importance de ce type d’action dans le contexte plus général du secteur social et médico-social.
Cette Convention, de quoi s’agit-il ?
Des experts de l’intérieur. Ceux du savoir accompagner. La formule, donnée par Pascal Jacob, Président de Handidactique-I=MC2 est superbe.
Qui, mieux que les personnes en situation de handicap ou leurs proches, peuvent transmettre leur savoir personnel à des professionnels ? L’expertise acquise du savoir accompagner, ne peut-elle pas aller bien au-delà de l’expérience vécue par la personne en situation de handicap ?
C’est le pari du diplôme d’Université : DU – Handidactique.
Le projet consiste à mettre en oeuvre une formation de formateurs-animateurs, ouverte à des personnes elles-mêmes handicapées ainsi qu’à des personnes ayant acquis des compétences d’accompagnement dans un contexte non professionnel : parents, conjoints, proches…
Elle a pour objectifs de former des cadres formateurs ; de professionnaliser leur expérience vécue – acquérir la maîtrise de techniques et de méthodologies pédagogiques ad hoc – afin d’apporter aux professionnels travaillant auprès des personnes en situation de handicap, l’expertise d’usagers techniciens de l’accompagnement ; le dernier objectif étant de faciliter l’accès à l’emploi des nouveaux diplômés.
L’originalité principale du projet consiste à proposer une pédagogie de l’accompagnement associant des formateurs d’origine et de statuts différents : universitaires, techniciens de l’action médico-sociale et experts de l’intérieur. La personne en situation de handicap n’est pas cantonnée au rôle de témoin, elle est actrice de la formation.
D’une durée de 200 heures, la formation du DU – Handidactique est organisée à partir de l’analyse de cas complexes permettant d’approcher la diversité des problématiques soulevées par tous les types de handicap moteur, mental, psychique, sensoriel… C’est le fruit d’une collaboration avec cinq institutions du secteur.
Un projet de longue date
Il s’agit de l’aboutissement de deux ans de travail dans lequel l’IRTS est impliqué depuis le début. Pour mémoire, Olivier Huet, Directeur du site de Montrouge a collaboré avec Henri-Jacques Stiker et José Puig à l’écriture en 2009 de l’ouvrage Handicap et accompagnement, nouvelles attentes, nouvelles pratiques .
En 4ème de couverture, la question est posée : Qu’est-ce qu’accompagner une personne en situation de handicap ? Question hantée et comme saturée par cette autre question : Qu’est-ce que bien accompagner une personne en situation de handicap ? Question plus éthique que technique.
Le bon accompagnement ne peut être que celui jugé tel par les intéressés, seuls légitimes pour finalement décider de ce qui peut ou non être appelé accompagnement.
De l’écrit à l’image
Dans la continuité de ce début de soirée, Nils tavernier a présenté en avant première son documentaire Destins de familles . Au départ, rappelle Nils tavernier, il était question d’écrire un livre sur la fratrie des enfants handicapés. J’ai proposé de montrer ce qui ne peux pas s’écrire.
Bien que le point de vue oscille entre l’annonce du handicap faite avec violence aux parents, l’impact sur la fratrie de l’arrivée d’un enfant handicapé, l’accompagnement des professionnels de la santé ou la question de la mort… l’empathie du réalisateur est réelle, l’émotion gagne le spectateur. Les personnes filmées sont émouvantes, engagées… cela suffit-il aux professionnels pour penser ? Pas sûr… au grand public d’être sensibilisé ? Sans aucun doute pour une diffusion en prime time.
A noter : une superbe scène à voir même si la qualité de l’image est moyenne. Il s’agit de la fête de l’anniversaire des deux fils de Pascal Jacob. La sœur aînée lit à ses frères handicapés un discours qu’elle a écrit. L’arrivée du premier frère… puis du second… Ce qui est dit de la relation est sincère, généreux, distancé. On aimerait revoir la scène…
A voir sur France 5, le 29 novembre 2011 à 20h35.
Destins de familles, 52’, Nils Tavernier, 2011.
En savoir plus
[Handicap et accompagnement, nouvelles attentes, nouvelles pratiques
>http://www.fondation-itsrs.org/Parution-Handicap-et.html]
Pour s’inscrire en formation : consulter le site : iegalemc2.org
Photos : Marie Christine Girod