Sous emprise – Fête de la pensée à l’IRTS – 24 mai 2016
Le mardi 24 mai 2016 ce sera la 5e édition de la Fête de la pensée. Cette journée à destination des étudiants de 1re année assistant de service social, éducateur de jeunes enfants & éducateur spécialisé aura pour titre Sous emprise.
Comprendre le phénomène d’emprise.
Intervention et positionnement des professionnels en travail social.
L’emprise est une relation de soumission de l’autre, considéré comme une simple chose. Elle s’établit au moyen de manipulations et de stratégies “perverses” plus ou moins subtiles qui se déploient dans les dimensions interpersonnelles, familiales, institutionnelles, sociales et politiques. Elle constitue toujours un meurtre ou une tentative de meurtre psychique, le plus souvent symbolique, commis parfois pour la “bonne cause”… lorsque l’autoritarisme, qu’il ne faut pas confondre avec l’autorité bien comprise contenue dans des règles démocratiquement admises, constitue une valeur familiale ou sociale partagée.
Gérard Lopez, psychiatre
En quoi l’emprise aurait-elle une incidence dans l’instauration des relations, des rencontres humaines ?
A l’occasion de cette journée de la Fête de la pensée, nous souhaitons aborder ce phénomène d’emprise dans quelques-unes de ses différentes dimensions.
Ce phénomène s’inscrivant dans la relation est à comprendre, à réfléchir par les professionnels en travail social. Toute construction de relation qu’elle soit formative, éducative, sociale, familiale, de soin ou de “Vie” pourrait-elle être traversée par un phénomène d’emprise ?
Quelles sont les processus à l’œuvre dans le phénomène d’emprise ?
Quels en sont les effets ou les risques sur les personnes impliquées ?
Quel est le degré de conscience de ce qui se joue dans ces situations ?
Peut-on faire un lien entre phénomènes d’emprise et phénomènes pervers ? Ces phénomènes pourraient-ils susciter un certain voyeurisme et la fascination de chacun ?
Quels éléments de repérage, de diagnostic, de prévention, d’action, pour la pratique des travailleurs sociaux ?
Tout au long de cette journée nous pourrons réfléchir à partir des conférences qui nous seront dispensées par les intervenants.
Cécile Lalanne, Sarah Ferrand & Estelle Lozano, formatrices à l’IRTS.
Programme
Programme Fête de la pensée – Sous emprise9h00 – Accueil – Café du BDE
9h30 – Ouverture & présentation générale de la journée
– Hugues Dublineau, Président de la Fondation ITSRS
– Eric Marchandet, chargé de mission – direction générale IRTS
– Brigitte Derelle, directrice IRTS – site de Neuilly-Sur-Marne
– Cécile Lalanne, formatrice
9h30 – Les interventions des professionnels en équipe – Pistes de pratiques professionnelles
– Mathilde Delespine, sage-Femme en Hôpital – Seine-Saint-Denis
10h05 – Les formes de violences au sein du couple
– Ernestine Ronai, coordinatrice nationale de la lutte contre les violences faites aux femmes
11h35 – Pause
11h45 – Enfance et violence de guerre
– Fériel Berraies-Guigny, Présidente d’United fashion for peace, ancienne diplomate tunisienne, chercheur en sciences sociales, journaliste et écrivain
12h15 – Accompagnement des femmes issues de l’immigration victimes de violence
– Fadila Bent Abdesselam, association de solidarité avec les femmes algériennes démocrates – ASFAD –, médiatrice juridique et sociale
Débat et échange avec la salle
13h00 – Déjeuner partagé
14h00 – Ateliers thématiques – 2 ateliers de 20 personnes pour chaque thème
– violences intrafamiliales
– phénomènes sectaires
– enfants soldats et victimes de guerre
– emprise et populations vulnérables
Animation des ateliers
Pascale Bielakoff, Sarah Ferrand, Cécile Lalanne, Estelle Lozano, Stéphane Petricca, Nathalie Sanquirgo & John Ward – IRTS
15h30 – Retour en plénier – Partage de réflexions, expression des ateliers
16h30 – Clôture des travaux
Les +
**
Exposition au centre de ressources documentaires
**
Livres
Enfance et violence de guerre – Tome 1 & Tome 2
Fériel Berraies-Guigny
Le milieu de guerre a des répercussions importantes et entraîne
un dérèglement du comportement social de l’enfant.
L’enfant de la guerre est en crise du sens et des valeurs et va se baser sur une politique de désaveu pour justifier sa violence. La guerre
est un réel trauma pour l’enfance, un trauma qui a longtemps été
nié dans les études cliniques. Et pourtant les enfants sont souvent
au coeur des conflits.
Ces derniers, témoins et victimes de la guerre, voient la possibilité
de développer des fantasmes sur le terrain, de braver ou de subir
des interdits. Dépouillés de leur adolescence pour affronter la
face la plus sordide de l’homme adulte, ils vont adopter certains
modèles identificatoires qui vont alors les pousser à embrasser la
carrière de combattant.
De témoins et des victimes, ils deviennent acteurs et, plus grave
encore, offenseurs.
Cet essai entreprend la toute première revue de la littérature
sur la compréhension que l’on avait de la clinique psychiatrique
s’agissant des populations civiles et en particulier de l’enfance.
Il se présente sous la forme d’une réflexion en deux tomes :
le premier sur les traumas de guerre liés à l’enfance qui vit les
situations de guerre et de violence ; le second sur l’embrigadement
de l’enfance dans les zones de conflits armés.
La violence et la délinquance de guerre sont difficilement
compréhensibles dès lors qu’elles engagent des enfants. Pourtant,
c’est une réalité endémique qui continue de sévir dans plusieurs
parties du monde.
Après avoir utilisé les enfants, ces mêmes sociétés, au sortir des
conflits, leur tournent le dos. Ils ne sont plus considérés comme
des enfants, tant leurs actes ont été abominables. Ils deviennent
même une honte pour la communauté qui essaye tant que bien
mal de cacher leurs méfaits. Elle les abandonne une seconde fois
à leur sort, préférant axer la priorité sur la reconstruction morale
et physique du pays. Ces enfants violents, délinquants ou soldats
sont voués à une agonie morale certaine. Au sortir des conflits,
s’ils ne sont pas en prison, ils sont dans les rues. Et la rue qui va les
accueillir, va aussi les déformer, les marginaliser.
Le second tome évoque donc le passage à l’acte de l’enfant qui
a grandi et qui a été sevré dans la violence ; les mécanismes
d’embrigadement, les profils types des enfants les plus voués
à entrer dans cette spirale. Spirale infernale qui fait que, ni la
victime ni l’ancien bourreau ne pourront accéder à leur humanité
retrouvée. Alors ces gamins de la guerre, devenus gamins des
rues se réinventent leur histoire, leur vie et leur enfance volées.
Contact
Cécile Lalanne, formatrice
IRTS Ile-de-France Montrouge Neuilly-sur-Marne
150 avenue Paul Vaillant-Couturier
93330 Neuilly-sur-Marne
+33 (0)1 49 44 16 30
Photos – ©Anne Bernard – IRTS 2016