Conférence Internationale sur le Travail Social 2024 à Panama : retour d’expérience

« Cette conférence, qui se tient tous les deux ans, à chaque fois sur un continent différent, réunissait des professionnelles et professionnels de tous les champs du travail social (recherche, terrain, enseignement…) et de tous les pays ou presque. Plus de 1 500 participants, dont une forte majorité venant d’Amérique latine, et… 5 Français !

Les sujets traités, en séance plénière ou en de multiples ateliers (en anglais, espagnol ou portugais) étaient extrêmement variés : « participation des usagers aux formations en travail social », « éthique dans le travail social et le développement », ‘politiques sociales inclusives », « approches post-coloniales en formation », « utilisation du numérique et l’IA dans l’enseignement du travail social », « savoirs autochtones et expérientiels », etc…

J’ai été particulièrement marquée par des interventions de conférencières sud-américaines, très engagées, appelant à un travail social indiscipliné mais aussi stratégique, faisant alliance avec le monde du travail et avec les personnes vulnérables. Rappelant qu’il y a autant de facettes du travail social que d’inégalités sociales, elles ont aussi défendu la nécessaire prise en compte des savoirs expérientiels et traditionnels et encouragé les travailleurs et travailleuses sociaux à ne pas être la voix des sans-voix mais bien ceux et celles qui facilitent la prise de parole des sans-voix.

Ce moment de partage et d’échanges avec des acteurs et actrices du travail social venus du monde entier permet de voir nos enjeux à travers les yeux des autres, nous obligeant à nous décentrer, à « changer de lunettes » et à revisiter nos convictions, et à nous faire prendre conscience que le reste du monde a quelque chose à nous apprendre, nous invitant à sortir de notre « entre-soi » et d’ouvrir notre horizon.

Ces constats font émerger l’impérieuse nécessité de réfléchir ensemble, avec nos points de vue multiples, pour être plus pertinents, plus efficaces et plus forts dans l’adversité. D’identifier les ressources, les pratiques, les opportunités permettant de faire face ensemble et de défendre notre vision d’un monde de paix et de justice, respectueux des Droits Humains et de la planète.

A travers ce qui nous rassemble et ce qui nous différencie, nos enjeux communs et nos problématiques singulières, notre formidable diversité et notre unique humanité, on peut ressentir l’incroyable et puissant engagement collectif à l’œuvre, qui nous rappelle à quel point le travail social, dans sa lutte contre les injustices sociales, est un acte politique et collectif.